Corchia : "#FRAISL ? Un piège, un vrai match de coupe"

PAR MAXIME POUSSET

De prime abord, Sébastien Corchia n’est pas le plus bavard du vestiaire. Mais une fois la conversation engagée, ce vrai passionné de ballon rond ne s’arrête plus. Ses vacances, la prépa’, ses perspectives cette saison, l’Euro, les Bleus et même la Squadra Azzura : on a longuement discuté...

Salut Seb. Comment vas-tu ?
Très bien, merci. J’ai bien profité et rechargé les batteries pendant ces vacances plus longues que d’habitude. On a fait le plein de soleil en Corse, puis en Italie, dans ma famille à Milan.

Et physiquement, comment te sens-tu ?
En forme. Mais on avait un programme à suivre. Au départ, c’était repos complet, puis nous avons progressivement repris la course avec une intensité allant crescendo, histoire de revenir au top avant la préparation. J’ai donc suivi ce planning à la lettre. De toute façon, le préparateur physique l’aurait remarqué si ça n’avait pas été le cas. La pesée de rentrée ? Je suis revenu avec le même poids qu’à mon départ (sourire).

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Qu’as-tu ressenti au moment de retrouver ce vestiaire ?
Franchement, c’est un plaisir de reprendre. Car six semaines sans taper le ballon, sans voir ses partenaires, c’est long. Ça m’avait manqué. J’ai quand même fait pas mal de sport pendant ces vacances : du tennis, mais aussi du padbol, un mélange de foot et de padel. Ça permet de s’ouvrir à autre chose.

À aujourd’hui 25 ans, peut-on dire que tu fais partie des incontournables du championnat ?
(sourire) Je ne sais pas. Je suis dans le circuit depuis l’âge de 18 ans, je vais entamer ma neuvième saison chez les pros, ma huitième en Ligue 1 et ma troisième au LOSC. Je ne pense pas être un cadre du vestiaire, car certains sont plus expérimentés, mais j’essaye de m’impliquer davantage, ça c’est sûr.

T’es-tu fixé des objectifs cette saison ?
Bien sûr, je suis quelqu’un qui fonctionne par paliers à franchir. Cette année, le but sera tout simplement de continuer à enchaîner les matchs, de monter en puissance, mais aussi de me montrer encore plus décisif. Après, il y a aussi des objectifs collectifs, comme celui de hisser l’équipe le plus haut possible, ou d’accéder à la phase de poules de l’Europa League.

La coupe d’Europe, justement, c’est quelque chose qui compte pour toi ?
J’y accorde beaucoup d’importance, oui. Car c’est en disputant ce genre de compétition contre de grandes équipes qu’on progresse. Et puis même à titre personnel, c’est fantastique de disputer des matchs de haute intensité. Ça forge l’expérience.

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Ton nom apparait souvent lorsqu’il s’agit d’évoquer l’avenir de l’Équipe de France. Tu y penses à cette perspective ?
(il réfléchit) Un peu oui, forcément. J’ai connu toutes les sélections jeunes, des U17 aux Espoirs, alors bien sûr que mon ambition est d’atteindre le plus haut niveau international un jour. Maintenant, ça ne sert à rien de se prendre la tête avec ça. Je sais pertinemment que si je dois un jour entrer dans ce groupe, ce sera grâce à mes performances en club. Pour l’heure, il est donc question d’être bon sur le terrain avec le LOSC, tout simplement.

As-tu suivi cet Euro 2016 ?
Quelle question ! J’ai même assisté à trois matchs au Stade Pierre Mauroy (Allemagne-Slovaquie, Italie-Irlande et Slovaquie-Russie). Je trouve qu’on assiste à un bel Euro, avec des surprises et un peu de folie, même si certaines rencontres sont un peu fermées. Les grosses nations sont présentes et le niveau général est bon. C’est enrichissant à regarder.

Et que penses-tu du parcours des Bleus ?
Ils ont montré une belle force mentale. Le simple fait d’être mené 1-0 d’entrée de jeu contre l’Irlande et de parvenir à inverser le cours du match pour gagner 2-1 montre à quel point ils sont généreux dans l’effort. Il y a aussi quelques individualités très fortes capables de faire la différence.160630Corchia3.jpg

Du coup, tu le sens comment ce France-Islande ?
Assez bien. Ce sera un match difficile, c’est clair. Mais ils le sont tous après tout. J’ai bien observé les Islandais contre l’Angleterre (2-1). Ça court beaucoup, ça ne lâche rien… On peut vraiment les féliciter, car ce qu’ils ont réalisé est énorme. Je pense que c’est vraiment l’équipe qui en voudra le plus sur le terrain qui l’emportera. C'est un piège, un vrai match de coupe, finalement.

On imagine que tu n’as pas non plus manqué d’observer les performances de l’Italie pendant cet Euro…
(il sourit) Naturellement. En ayant la double-nationalité, j’ai toujours suivi la Squadra Azzura. On a beau dire ce qu’on veut, les Italiens sont toujours là. Il existe une vraie force collective. Défensivement, c’est très fort. Il existe une vraie culture tactique en Italie. Et puis le fait que les trois défenseurs centraux (Barzagli, Bonnucci, Chielini) et Buffon jouent ensemble depuis très longtemps à la Juventus garantit un socle solide derrière. C’est très dur de leur marquer un but. Alors imagine quand ils mènent 1-0…

Merci à Sébastien Corchia pour sa disponibilité. Retrouvez-le sur Facebook et Twitter.