Franck Passi : "Il faut mettre le bleu de chauffe"

PAR FRÉDÉRIC COUDRAIS AU STADE PIERRE MAUROY
 
Pas simple d’analyser à chaud cette soirée après un tel scénario. Les acteurs de cette partie sont pourtant passés devant les micros pour livrer leurs premières impressions…
 

Franck Passi (entraîneur du LOSC)

 
« Je ne vais pas parler de l’arbitrage, car ce n’est pas de cette manière qu’on avancera. Je préfère regarder ce qu’on a fait pour corriger nos erreurs. Ce soir, les joueurs étaient tendus dès la première minute de cette partie et nous sommes passés à côté de notre première période. Je le savais avant le coup d’envoi qu’on serait nerveux car cette équipe n’a pas l’habitude de se retrouver dans une telle situation au classement. On sait qu’il va falloir batailler jusqu’à la dernière journée pour s’en sortir. »
 
« Pour être davantage serein, il va d’abord falloir remonter au classement. Et quand on se trouve dans cette moitié du classement, on a tout un enchaînement de choses en notre défaveur. En première mi-temps, lorsque Bordeaux ouvre le score, nous ne sommes pas bousculés, la possession de balle est même à notre avantage, mais on ne produisait pas assez dans le dernier geste. Je pensais ensuite qu’on allait afficher davantage de confiance en menant 2-1, ce qui n’a pas été le cas. Ça fait partie des aléas des équipes qui sont en bas. »

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« Le football est un jeu où la spontanéité est importante. Et quand on a moins de confiance, c’est plus difficile à mettre en place. Aujourd’hui, il faut qu’on mette le bleu de chauffe pour se sortir de cette zone-là. Même si le groupe n’est pas préparé au départ à jouer le maintien, il faut s’adapter à la situation car l’enjeu est de  garder sa place en Ligue 1. Forcément, les joueurs étaient très frustrés après le match dans le vestiaire. »
 

Jocelyn Gourvennec (entraîneur des Girondins de Bordeaux)

 
 « C’est un drôle de scénario ce soir, mais je pense que sur l’ensemble, la victoire est logique. On a simplement été punis de ne pas avoir su faire le break quand l’occasion s’est présentée. De son côté, Lille n’a pas lâché et a réussi à retourner le match en deux minutes. Malgré tout, nous sommes restés dedans et les trois joueurs entrants ont été importants dans notre capacité à faire de nouveau mal à cette équipe lilloise. Les Nordistes se sont aussi mis à la faute sur les deux exclusions et dans ce genre de match, il faut savoir garder ses nerfs. »
 
« Enyeama a fait de nombreux arrêts pour garder son équipe dans le match, on aurait d’ailleurs pu payer le fait de ne pas avoir réussi le break dans nos temps forts et à travers nos nombreuses frappes. Mon équipe a affiché beaucoup de cohésion, même dans les moments difficiles. On a fait la différence là-dessus ce soir. Mon sentiment à 2-1 ? Je ne pouvais pas accepter de faire un tel match dans le contenu et de le perdre. Ensuite, le talent a fait la différence, à l’image de l’entrée d’Ounas qui a été déterminant. C’est là-dessus qu’on l’attend et il revient en forme au bon moment. Notre groupe est plus mature aujourd’hui, notre collectif plus fort. C’est ce qui nous a permis de revenir. »

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Sébastien Corchia (Défenseur du LOSC)

 

« C’était un match à enjeu pour nous, c’est normal qu’il y ait eu de la tension. Lorsqu’on mène 2-1, on n’a pas le droit de faire de telles erreurs, surtout dans notre situation. C’est rageant. On est déçus car dans l’ensemble, je pense que l’on fait de bonnes choses ce soir. On sentait qu’il y avait de la place car on avait l’envie. C’est une période compliquée, il faut continuer à travailler, ne rien lâcher et se donner à 200% sur le terrain. Il n’y a que comme ça que l’on va y arriver. »

« Sur ce match, je pense que les Bordelais n’étaient pas supérieurs à nous. Nous n’aurions pas encaissé les derniers buts si nous étions plus concentrés. À nous de rester unis et de garder le même objectif qui est le maintien. »
 

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Franck Béria (Défenseur du LOSC)

 

« Nous avons manqué d’impact et d’agressivité dans les duels en première mi-temps. On encaisse un but rapidement malgré la volonté de chacun, puis on rentre au vestiaire avec beaucoup de colère. C’est significatif de ce sentiment d’impuissance. Malgré tout, on revient dans la partie. Les deux entrants (Eder et Rony Lopes) nous font du bien avec leur état d’esprit de combativité. Pourtant, à partir de notre deuxième but, on s’est totalement désorganisé. Les pertes de balle nous ont assassinés ce soir et ont été très bien utilisées par les Bordelais. Il y a des zones où il ne faut pas perdre le ballon, et sur ce point, nous manquons de maturité. Nous avons perdu contre nous-mêmes ce soir. »

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« Il y a de la frustration. En deux matchs, quand il y a autant de cartons rouges, c’est qu’il y a de la colère. On serait complètement fous de ne pas se rendre compte que la situation est plus que compliquée. Et ça sera très difficile jusqu’à la fin. Vu l’irrégularité dont on fait preuve, il est possible que le maintien se joue à la 38ème journée. C’est un risque car certaines équipes ont plus l’habitude de jouer le maintien que nous. C’est un poids que nous devons supporter. »

« L’échéance s’approche mais il reste une dizaine de matchs. Il ne faut donc surtout pas pleurnicher et trouver d’excuses. Nous devons juste trouver des solutions rapidement. Je pense que ça passe par l’état d'esprit. On dit toujours que les résultats conditionnent la confiance, c’est faux. C’est l’état d'esprit qui amène quelque chose dès le départ. C’est une histoire de valeur humaine finalement. C’est quand les situations sont difficiles que l’on voit qui sont des hommes et sur qui on peut compter. »