Mickaël Foor, le LOSC à la voix active

PAR MAXIME POUSSET
 

Revoir les images d’un but du LOSC est une chose. Les revisionner avec les commentaires en live de Mickaël Foor en est une autre, tant le garçon transpire la passion. Amoureux du club lillois depuis son enfance, celui qui commente chaque match des Dogues à domicile pour LOSC TV possède une palette bien plus large… mise au service du football, naturellement.

GRIMONPREZ-JOORIS COMME TERRAIN DE JEU

Quand on grandit en métropole lilloise auprès d’un papa supporter du LOSC et abonné depuis toujours, difficile de ne pas être contaminé par le virus Dogue dès son plus jeune âge. Mickaël Foor n’y a pas échappé. “J’ai découvert Grimonprez-Jooris au milieu des années 80. J’avais 3-4 ans. Mon père me raconte que j’étais alors moins intéressé par le match que par le fait de courir dans les gradins, qui à l’époque n’attiraient pas grand monde, il faut bien le dire.” Mais peu à peu, la “maladie” LOSC s’installe dans son cœur et la fièvre monte. “À partir des années 90, j’ai intégré le kop des supporters. Je n’étais pas l’un des membres les plus actifs, mais je chantais, je grimpais sur le grillage, j’animais. Toujours dans un bon esprit”, raconte cet ancien joueur de l’ES Wasquehal, jusqu’en U19 Nationaux.

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THIS IS THE VOICE

Si la vie est faite d’opportunités, encore faut-il savoir les saisir. Celle de Mickaël lui est apparue en octobre 2001, lorsqu’un ami de lycée (le journaliste Mehdi Khelfat, qui travaille aujourd’hui pour la RTBF) lui propose de passer derrière le micro radio d’un match sur France Bleu Nord. “À l’époque, ils commentaient tous les matchs de Coupe de France à partir du 5ème tour, pour les clubs de la région sous forme de multiplex. Je me suis donc retrouvé sur un Mons-en-Baroeul/Guesnain.” Le début d’une aventure de 7 ans au micro de la station de Radio France pour celui qui, enfant, avouait baisser le son de sa télé et commenter les matchs, seul dans son salon. Car très vite, les auditeurs découvrent une voix, SA voix, celle d’un soprano, envoutante, perçante. “Parfois, les gens m’appellent Madame au téléphone, lâche-t-il dans un éclat de rire communicatif. Je sais que ma voix est un peu particulière, peut-être plus aigüe et j’en plaisante souvent. Mais elle m’a plus souvent apporté qu’elle ne m’a coûté.”
 

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PETITS POUSSINS DEVENUS GRANDS

Quel est le point commun entre Martin Terrier, Benjamin Pavard, ou encore Imad Faraj (et de nombreux autres) ? Ils sont tous passés entre les mains de coach Foor. Car en plus de prêter sa voix à LOSC TV, le jeune homme de 38 ans fut éducateur à la préfo’ du LOSC, de 2005 à 2011, auprès des U11, puis des U13. “Les joueurs que j’ai eu la chance d’encadrer avaient déjà beaucoup de qualités. Je ne peux donc pas prétendre les avoir formés, mais simplement accompagnés, à l’instar des nombreux autres éducateurs qu’ils ont côtoyés dans leur carrière.” Aujourd’hui encore, Mickaël met son profil de technicien au service du foot lillois. “Je suis conseiller en football d’animation auprès du District des Flandres, c’est-à-dire que je me rends auprès des clubs amateurs pour les aider à construire leurs séances, à développer le football féminin ou à former les éducateurs de la métropole.

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MANQUER UN MATCH ? JAMAIS !

Supporter, commentateur, éducateur… mais aussi animateur (dans les salons du Stade Pierre Mauroy après les matchs) et même speaker (de façon ponctuelle, auprès du LOSC Féminines) ! Un profil de couteau suisse inédit au LOSC, un club qui colle à la peau de ce garçon souriant et bon camarade. “Je ne pense pas être un passionné de football, mais en revanche, je suis un vrai passionné du LOSC. Il peut par exemple m’arriver de rater une finale de Champions League si je suis pris par autre chose. Mais jamais je ne manquerai un match des Dogues, quel que soit le niveau ou la compétition. Et ça, mes proches le savent. Il ne faut rien prévoir les jours de match. Même quand je ne le commente pas.


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TON MATCH PRÉFÉRÉ : AC Milan-LOSC 2006 (0-2), une émotion incroyable.

LE PLUS STRESSANT : LOSC-Parme 2001 (0-1), une deuxième période en apnée.

TA PLUS GROSSE ÉMOTION : les 10 dernières minutes de la finale de la Coupe de France LOSC-PSG 2011, entre le but d’Obraniak et le coup de sifflet final, en passant par le penalty de Debuchy.

TON BUT PRÉFÉRÉ : La frappe du gauche d’Eden Hazard à Marseille en 2011. Au-delà du but magnifique, c’est à ce moment-là que je prends conscience “qu’on peut le faire”.

TON IDOLE : Kennet Andersson. Sans doute la première star que j’ai pu connaître au LOSC. Je m’identifiais à lui, j’étais un fan absolu. Il avait la classe sur le terrain et en dehors.

LE PLUS FORT : Eden Hazard. C’est bien simple, quand il était en U16 ou U17, on ne venait pas voir jouer le LOSC, mais Eden Hazard.

LE PLUS MYSTÉRIEUX : Kader Keita. Un joueur fantastique mais aussi très énigmatique

TA PLUS GRANDE DÉCEPTION : Bojan Banjac. J’adorais ce joueur mais il n’a pas réussi à s’imposer.

TON ÉQUIPE TYPE : Wimbée - Debuchy, Cygan, Chedjou, Tafforeau - Bodmer, D'Amico, Cabaye - Hazard, Andersson, Gervinho (ou Keita)