Naim Sliti : "J'entre dans une nouvelle dimension"

PROPOS RECUEILLIS PAR JONATHAN MARTIN, À LUCHIN

Dans un feuilleton, certains épisodes marquent davantage les esprits que d’autres. Celui qui concerne l’arrivée de Naim Sliti en ce dernier jour du mercato estival fait partie de ceux-là. Si son transfert du Red Star vers le LOSC fut long à se dessiner, le néo-Dogue peut désormais savourer et mordre dans sa nouvelle aventure à pleines dents. Il nous le confirme à travers un premier entretien riche et enthousiasmant.

Naim, bonjour. On te souhaite la bienvenue au LOSC, en ayant envie de te dire "enfin !". On imagine que c’est une grosse satisfaction, mais aussi un soulagement d’être devenu Lillois en ce dernier jour du marché des transferts…
Oui, bien sûr ! Il fallait simplement que je me montre patient. On sait que la réalité économique rattrape parfois les clubs et du coup, je devais attendre. Mais l’important reste la finalité et elle est favorable puisque me voici au LOSC. Je suis vraiment très heureux de faire partie de ce projet lillois, qui pour moi est l’un des meilleurs parmi tous les clubs français, que ce soit sportivement ou même au niveau des structures. J'entre dans une nouvelle dimension.

À l’image d’un garçon comme Nicolas De Préville, tu as affiché ta grande volonté de rejoindre le LOSC. Peut-on en connaître les raisons ?
(il sourit) Il y en a beaucoup ! En tout premier lieu, je dirais déjà que c’est grâce au coach. Quand quelqu’un comme M. Antonetti t’appelle, ça fait vraiment réfléchir. Après, j’ai eu la chance de visiter les installations, de rencontrer M. Vandamme et M. Vitali qui m’ont exposé le projet. Résultat des courses, dès le lendemain, j’ai rappelé tout le monde et émis le souhait de rejoindre le LOSC. Même si ç’a pris du temps et que ce ne fut parfois pas facile de patienter, j’ai toujours gardé en tête cette priorité de venir au LOSC, de jouer dans ce stade devant ces supers supporters.

"Je pense avoir un profil plutôt technique. J’aime beaucoup percuter avec le ballon, je fais des passes aussi, d’assez bonnes a priori (il sourit). Mais j’arrive ici avec énormément d’humilité."

Quelles sont tes ambitions désormais, toi qui arrives dans un club de Ligue 1, ce qui représente une première dans ta carrière ?
Habituellement, je n’aime pas trop parler d’ambitions. Je dirais plutôt que je viens dans l’idée de progresser. Je n’ai pas encore eu la chance de côtoyer le haut niveau. Donc l’essentiel pour moi, c’est de venir et de constater ma progression au fil du temps. Pour cela, il n’y a pas de secrets : il faut travailler et s’inspirer des joueurs qui t’entourent, or il y en a de très bons ici. C’est ça qui va me tirer vers le haut. Je vais essayer de devenir un meilleur joueur comparé à maintenant.

Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur toi, peux-tu nous dire quel genre de joueur tu es ?
Je n’aime pas trop parler de moi… (large sourire) Pour autant je pense avoir un profil plutôt technique. J’aime beaucoup percuter avec le ballon, je fais des passes aussi, d’assez bonnes a priori (il sourit). Seulement voilà, j’arrive ici avec énormément d’humilité, l’envie d’apprendre, en espérant que tout se passe bien. Maintenant, ce qui me fait défaut, c’est que je manque de statistiques pour un joueur créatif. Or plus tu montes de niveau, plus on te demande d’être décisif.

Tu as déjà pu avoir un aperçu des installations, que ce soit à Luchin ou au Stade Pierre Mauroy. Que peux-tu nous en dire ?
Il y a tout pour faire grandir ce club ! Les structures font partie des quatre ou cinq meilleures en France, donc c’est à nous de prendre tous ces outils en mains et de les utiliser au mieux pour être performant. Je suis déjà venu une fois au stade car j’avais mon ami Abdoulaye Diaby qui évoluait alors ici et qui m’avait invité sur LOSC-PSG. J’ai hâte de pouvoir fouler cette pelouse, même s’il me reste encore un peu de travail physique pour être véritablement prêt. C’est un réel objectif d’obtenir du temps de jeu, de montrer mes capacités et ce que je peux apporter à l’équipe. Première étape : m’entraîner avec le groupe et on verra la suite.

"Ce que Sofiane a réalisé ici en si peu de temps est énorme ! C’est un artiste, je suis son premier fan. J’espère pour lui que ça se passera bien en Premier League. De mon côté, je n’ai encore rien prouvé au football, je n'ai montré ce que je valais qu'en Ligue 2."

Revenons sur ton parcours. Tu es Marseillais de naissance et tu as réalisé tes gammes là-bas. Puis direction le CS Sedan pour terminer ta formation. Pourquoi avoir choisi cette trajectoire ?
Justement parce que je n’avais pas le choix ! (éclat de rire) Plus sérieusement, un agent m’avait envoyé à Sedan. Il y avait de très bonnes installations pour bien travailler là-bas. J’ai ainsi pu réaliser toute ma formation dans les Ardennes jusqu’au monde professionnel. Tout se passait parfaitement, jusqu’à ce que le club dépose le bilan, ce qui fut un moment difficile à traverser dans ma carrière car il a fallu rebondir. J’ai galéré une année, mais c’est aussi ce qui m’a permis de décoller réellement. J’en suis sorti plus fort mentalement.

Après tes premiers pas de pro en 2011 avec Sedan, tu es parti en région parisienne, au Paris FC d’abord puis au Red Star ensuite. Que retiens-tu de ces expériences ?
Au Paris FC, c’était un peu compliqué, mais la vie du football est faite de hauts et de bas. En revanche, je ne retiens que du positif de mon passage au Red Star. Déjà car nous sommes passés du National à la Ligue 2, puis parce que j’ai eu la chance d’être récompensé en étant sélectionné parmi les meilleurs joueurs de ce championnat. Cela m’a permis de me retrouver au LOSC aujourd’hui.

Basculons maintenant au niveau international, toi le nouvel Aigle de Carthage. On peut dire que ta première à Djibouti (0-3, le 03/06/16) fut une réussite…
C’est vrai que je tenais vraiment à intégrer cette sélection et quand ce fut chose faite, ç’a représenté un grand moment dans ma carrière. La Tunisie est mon deuxième pays après la France et effectivement, ça ne s’est pas trop mal passé puisque j’ai pu être à la fois buteur et passeur durant ce match. Maintenant que j’ai défendu ces couleurs, j’espère qu’il y en aura d’autres, même si rejoindre le LOSC me facilitera certainement la tâche. Des échéances importantes sont à venir : peut-être la CAN 2017 et la Coupe du Monde dans deux ans. Ce n’est que du bonheur !

Un certain Sofiane Boufal nous a adressé un petit au revoir hier. Il s’est montré élogieux à ton égard en nous glissant "qu’en plus d’être un excellent joueur, Naim est un bon gars".
C’est très gentil à lui. Il est vrai qu’on a noué quelques contacts. Ce que Sofiane a réalisé ici en si peu de temps est énorme ! C’est un artiste, je suis son premier fan. J’espère pour lui que ça se passera bien en Premier League. De mon côté, je n’ai encore rien prouvé au football, je n'ai montré ce que je valais qu'en Ligue 2, je franchis juste une étape encore plus importante.

Sofiane portait le numéro 7, toi tu as désigné le 27. Pourquoi ?
Simplement parce que je suis né le 27 juillet et que j’ai déjà eu l’occasion de porter ce numéro (clin d’œil amusé).

Pour conclure, as-tu un petit mot amical à adresser aux supporters du LOSC qui ont fortement souhaité ta venue et qui vont être ravis de t’accueillir ?
Je les remercie pour tous les messages d’encouragement et j’espère qu’on se croisera très vite sur les terrains. Je souhaite qu’on affiche de très bons résultats car les supporters comptent énormément dans un club. N’oublions pas que nous, les joueurs, sommes de passage pendant quelques années, tandis que les supporters sont toujours présents quoi qu’il arrive. Que l’aventure qu’on doit vivre ensemble soit belle. Je vous dis à bientôt !

Merci Naim pour ta disponibilité. Et à nouveau, nous te souhaitons la bienvenue au LOSC.