Oleksiak, Lillois de père en fils

PAR MAXIME POUSSET

Dans la famille Oleksiak, nombre de supporters lillois d’hier et d’aujourd’hui se souviennent de Thierry, défenseur du LOSC entre 1991 et 1993 revenu au club l’an dernier comme entraîneur adjoint de Christophe Galtier. Mais combien se rappellent de Jean, son papa, 83 ans, lui aussi ancien joueur lillois (pendant la saison 1963-1964) ? Présent au Stade Pierre Mauroy dimanche dernier, il nous a accordé quelques minutes histoire de parler de ce LOSC d’hier. Celui des années 60.

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Je vous parle d’un temps…

« Mon passage au LOSC ? C’était il y a plus de 50 ans, donc autant dire que c’était une autre époque. Il y avait de bons joueurs dans notre équipe. Je me souviens notamment de Gérard Bourbotte ou de Charly Samoy. On était en deuxième division depuis plusieurs saisons et les dirigeants nous avaient fixé l’objectif de remonter, même si le club connaissait quelques obstacles économiques. Ça ne nous a pas empêchés de réussir à monter en D1 à l’issue de cette saison 1963-1964. »
 

Fils de mineur revenu dans le nord

« Le public était déjà très présent et le stade Henri Jooris souvent plein. Lille a toujours été une ville de football, il faut bien le dire. Personnellement, on ne me reconnaissait pas tellement dans la rue. D’abord parce que je ne suis resté qu’une saison. Et puis j’habitais à Lomme, je n’étais donc pas souvent dans Lille. Pourtant je suis de la région. J’ai grandi dans le Pas-de-Calais, à Bruay-en-Artois (aujourd’hui Bruay-la-Buissière) où mon père était mineur. Mais j’ai quand même passé 10 ans à Saint-Étienne avant de revenir dans le nord et de signer au LOSC. »
 

Un footballeur devenu… prof

« J’ai participé à la remontée de l’ASSE en première division en 1962-1963 avant de rejoindre le LOSC ou j’ai aussi contribué à la remontée la saison suivante. Puis je suis parti. Disons que j’avais quelques problèmes de genou. J’aurais pu jouer encore un peu, en deuxième division. J’avais même fait quelques essais dans le Midi, mais ma femme m’a dit « écoute, on ne va pas bricoler. Tu vas arrêter ta carrière et te reconvertir ». C’est donc ce que j’ai fait dans un petit club de la région de Niort. J’y suis resté pendant trois ans tout en entamant ma reconversion dans l’enseignement, à la Chambre des Métiers de Niort. J’avais un Baccalauréat et à l’époque, ça suffisait pour devenir professeur. »
 

Un retour au Vert. Avec le fiston

« Je suis ensuite revenu à l’AS Saint-Etienne, le club dans lequel j’ai joué pendant 8 ans. Je m’y suis occupé du suivi scolaire des stagiaires de l’ASSE comme Patrice Garande, Jacques Santini ou encore mon fils, Thierry. Le club ne voulait pas que ses jeunes footballeurs restent sans rien faire en dehors du foot. Aujourd’hui c’est devenu une norme, mais à cette époque, c’était assez nouveau. J’y suis donc revenu comme enseignant chargé de contrôler leurs cours par correspondance. Et au fil des mois, je suis devenu un peu recruteur, puis entraîneur des Cadets, tout en continuant mon cursus de professeur au CFA du bâtiment de Saint-Étienne où j’ai fini par être nommé directeur. »

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Jean Oleksiak à son fils, Thierry : "Tu as vu, c'est moi avec Raymond Kopa"
Thierry Oleksiak, à son père : "Oui, d'ailleurs je crois qu'il est en train de te dribbler, là..." (sourire)
 


Jean Oleksiak

Né le 16 mars 1935 à Villuis (77)
Milieu de terrain
Clubs successifs : Bruay-en-Artois, AS Saint-Étienne (1955-1963), LOSC (1963-1964)
Palmarès : Champion de France 1957, vainqueur de la Coupe de France 1962, champion de France D2 1963 et 1964

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