Yohan Cabaye (1/2) : "Un univers différent"

Début décembre, Yohan Cabaye a rendu visite à son équipe de coeur au Stadium Lille Métropole : le LOSC. Épanoui, celui qui a longuement porté le numéro 7 des Dogues et qui arbore désormais le numéro 4 de Newcastle United a livré, pour LOSC.fr, une interview à l’image de son personnage : pleine d’humilité, de sincérité et d’affection pour ses anciennes couleurs. Première partie de l’entretien avec l’international français et ex-milieu de terrain lillois…

Yohan, te voilà de retour "chez toi". Quelles émotions cela te procure ?
Beaucoup de souvenirs se bousculent forcément. Je ressens en même temps un immense plaisir et quelque chose d’étrange vis-à-vis de tout ce que j’ai vécu ici. Il faut dire aussi que j’ai passé toute la journée à Lille et que je me suis rendu à l’hôtel pour voir les joueurs. Sauf que cette fois, je sais que je n’allais pas jouer le soir (il sourit).

Tu n’étais pas réapparu à Villeneuve d’Ascq depuis le mois de mai dernier…
Effectivement, la dernière fois que j’ai franchi les portes du Stadium, c’était pour célébrer le titre de champion de France contre Rennes (3-2). Revoir le ballon posé dans le rond central, cette ferveur dans les tribunes, ça me touche. Je me dis que j’ai un peu participé à tout ça par rapport à tout ce qu’on a réalisé lors du doublé : c’est donc une véritable fierté de revenir.

"Il y aura l’Euro en Ukraine et en Pologne auquel j’aimerais participer, avec un France-Angleterre qui ne me laissera forcément pas indifférent."


Qu’est-ce qui a changé pour toi en cinq mois ?
Je parle mieux anglais ! (il se marre) Plus sérieusement, je découvre un autre mode de vie et de fonctionnement. J’ai quitté ma ville, ma région natale, mes amis, ma famille pour me retrouver avec ma femme et ma fille. Je m’adapte, j’apprends à connaître d’autres joueurs, aussi bien français qu’étrangers. Je suis d’ailleurs venu en compagnie de Demba Ba, quelqu’un que j’apprécie beaucoup. Ça m’ouvre sur un univers différent, c’est une autre façon d’appréhender le football.

Sur quels aspects concrètement ?
Pas mal de choses : la gestion de l’événement, la semaine d’entraînement, l’approche des matchs. C’est vraiment comme on me le décrivait avant que je prenne la direction de l’Angleterre. Connaître tout ça te permet de grandir, de progresser. J’avais envie et besoin de franchir ce cap aussi par rapport à l’équipe nationale. Aujourd’hui, je suis ravi de ce que je vis avec Newcastle.

Tu as quasiment affronté toutes les équipes de Premier League. Quel est ton point de vue ?
Récemment, j’ai vécu une série face aux "gros" calibres de ce championnat (Manchester City, Manchester United et Chelsea), contre qui on a pris un point. On s’est accroché comme on a pu, sans démériter. Mais c’est le haut niveau et on voit le chemin qu’il nous reste à parcourir. On a un groupe de qualité qui bosse pour essayer d’obtenir quelque chose de bien, sachant que l’objectif fixé est de figurer dans la première partie du tableau à la fin de la saison.

2011 n’est-elle pas une année un peu folle pour toi, entre le doublé avec le LOSC, la qualification des Bleus à l’Euro 2012 et ton début de saison canon à Newcastle ?
Un peu, sans doute. Je suis réellement satisfait. Ça fait plaisir de gagner des titres, de pouvoir jouer de tels matchs à enjeu. J’espère qu’il y en aura encore plein d’autres en 2012, avec d’abord de bons résultats en club. Puis il y aura l’Euro en Ukraine et en Pologne auquel j’aimerais participer, avec un France-Angleterre qui ne me laissera forcément pas indifférent. Je vais tout faire pour figurer dans la liste des joueurs retenus, en m’accrochant et me battant afin que je puisse vive cette grande compétition.

Rendez-vous demain sur LOSC.fr pour la suite de l’interview de Yohan Cabaye...