Patrick Collot, une histoire d’amour du maillot

Tour à tour joueur, capitaine, recruteur, formateur, puis coach adjoint du LOSC depuis 1995, Patrick Collot porte assurément le Dogue chevillé au cœur. Depuis le Touquet où les hommes d'Hervé Renard peaufinent actuellement leur préparation, l’ex (et désormais nouvel) entraîneur adjoint lillois nous a déroulé sa passionnante et incroyable histoire sous le rouge maillot du LOSC.

LUNDI 6 JUILLET, 20h37, LE TOUQUET. Le dîner vient de prendre fin dans une ambiance décontractée mais studieuse, au sein du QG des Dogues. À la table du staff, entre le dessert et le café, la conversation s’aiguille par hasard sur ces fructueuses années 2000. Vous savez, lorsque les joueurs de Vahid Halilhodzic passaient de l’anonymat de la Ligue 2 aux étoiles de la Champions League en deux petites saisons. Et puis un témoignage, celui d’un acteur-cadre de cette génération, vient fixer une image sur ces souvenirs devenus légende. Lui, c’est Patrick Collot, fil rouge d’un LOSC qu’il a rejoint il y a déjà 20 ans. 
 


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BEAUCOUP DE SOLEIL EN GUISE DE BIENVENUE 

« Je suis arrivé à Lille à l’été 1995. Il y a fait très beau et chaud pendant trois mois. Je n’avais jamais quitté mon sud natal et là, je débarquais dans le Nord. Sur place, j’ai trouvé un club carré, très bien organisé, ce qui me changeait beaucoup de Martigues où nous devions par exemple laver nous-même nos équipements… Je me suis vite adapté au club et à la région… qui n’est finalement qu’à quatre heures de TGV du Vaucluse d’où je suis originaire. »

20 ANS APRES, L’ACCENT DU NORD… OU PRESQUE

« Avec le LOSC, c’est un peu une histoire d’amour (il a disputé 198 matchs, toutes compétitions confondues, sous le maillot lillois). Ici, j’ai tout connu. De grosses joies, comme la remontée en 2000, ou la qualification en Champions League l’année suivante. Mais aussi de vrais moments de tristesse avec cette descente en 1997. Au final, il en reste beaucoup d’émotions, ce qui a eu pour effet de créer un lien très fort entre le club, les supporters et moi. Cela fait maintenant 20 ans que je suis monté dans le Nord. Et je m’y sens chez moi. »

DOUBLE-BUTEUR DANS LE DERBY

« Deux grands souvenirs me reviennent en tête. Il y a d’abord ce derby victorieux contre Lens (2-1, le 06/11/96). Il est particulier pour moi car ce jour-là, j’ai inscrit un doublé. Ce fut un grand moment dans ma carrière. Ensuite, il y a ce fameux match à Monaco (1-2, le 19/05/01), lorsqu’on arrache la qualification pour le tour préliminaire de la Champions League à la dernière journée. Ce jour-là, on a peut-être posé les bases du renouveau du club. L’Europe a insufflé une dynamique positive au LOSC, qui a su en profiter par la suite. »

JOUEUR -> RECRUTEUR -> FORMATEUR -> ENTRAÎNEUR

« J’ai pris ma retraite comme joueur en 2002. Et à l’heure de penser à ma reconversion, le LOSC et Vahid Halilhodzic ont pensé à moi. Je leur en suis d’ailleurs très reconnaissant. J’ai intégré la cellule de recrutement, avec Marcel Campagnac. J’y suis resté quatre ans, même si les deux dernières, je cumulais avec un autre poste au sein de la formation. C’est Claude Puel, le successeur de Vahid Halilhodzic, qui m’avait demandé de coacher les U15 et U16. »

BRAS DROIT DE CLAUDE PUEL

150707Collot01.jpg« En 2006, j’étais en train de superviser le Tournoi de Toulon lorsque j’ai reçu un coup de fil de Claude Puel qui me proposait de devenir son adjoint. Laurent Roussey - qui occupait jusqu’alors ce poste - partant entraîner Saint-Etienne, le club avait réfléchi à l’idée d’intégrer une personne du club au sein du staff. Claude a accepté de me former à ce nouveau métier. Débutait alors une nouvelle aventure. »

L’AXE LILLE-LYON ET TOUJOURS LA MÊME PASSION

« Un nouveau cycle sportif s’ouvrait au LOSC, différent de celui de Vahid Halilhodzic. Après deux belles saisons lilloises, Claude Puel m’a proposé de venir l’épauler à l’OL. J’ai vu ce projet comme une valorisation de notre travail, avec la possibilité de connaitre la Champions League chaque année. Cela a duré trois ans. Trois saisons intéressantes à Lyon. »

FINALEMENT, TOUTES LES ROUTES MENENT À… LILLE

« En 2011, je me suis retrouvé au chômage. Et très rapidement, nous avons eu avec ma femme, envie de remonter dans le Nord. C’est ici qu’on s’est rencontrés, que nous avons nos amis. Les contacts avec le LOSC n’ont pas tardé à se matérialiser, si bien que je suis revenu au club en janvier 2013, au sein de la cellule de recrutement. Un vrai plaisir de retrouver la maison lilloise. »

UN PETIT TOUR CHEZ LES BELGES, UNE FOIS

« A l’aube de la saison 2014-2015, Rachid Chihab, qui venait de faire monter le Royal Mouscron Peruwelz en première division belge, cherchait un entraîneur adjoint. Il m’a proposé ce projet qui me permettait de retrouver le terrain, de remettre le pied à l’étrier. Je restais un salarié du LOSC, mais missionné auprès du RMP, son club partenaire d’alors. J’ai accueilli ce challenge avec beaucoup d’enthousiasme. Ce championnat belge, je ne le connaissais qu’en tant que recruteur. Là, je le découvrais de l’intérieur. Une saison vraiment enrichissante. »

LE MÊME VESTIAIRE… 7 ANS APRÈS

« Depuis cet été, je retrouve ce costume d’entraîneur adjoint du LOSC. Sept ans après, j’avoue que c’est un sentiment assez étrange que de retrouver le vestiaire, le bureau des coachs, le terrain, mon bac à équipements à l’intendance… Car en tant que recruteur, je n’allais que très rarement du côté du département sportif. Finalement, on retrouve vite ses vieilles habitudes. J’ai même la sensation de ne jamais avoir quitté cet univers. »

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UNE BONNE TRANSITION POUR UNE MEILLEURE FORMATION

 « Je ne connaissais pas Hervé Renard avant de débuter la préparation, il y a quelques semaines. C’est quelqu’un de très communicatif, qui échange beaucoup, qui explique clairement les choses. L’ensemble du groupe a rapidement adhéré à ce style de travail. Au sein de ce nouveau staff, j’ai notamment la responsabilité d’entraîner les joueurs qui ne feront pas partie du groupe chaque week-end, qu’il s’agisse des jeunes en post-formation, des blessés en phase de réathlétisation ou des autres. En collaboration avec le coach, on adaptera donc des séances individualisées. »

LE TOUQUET, NATURELLEMENT

« Je découvre un groupe sain, qui vit bien, qui fournit un travail de qualité et au sein duquel les nouveaux s’intègrent petit à petit. Ce stage de préparation est aussi-là pour faciliter l’adaptation des recrues et des jeunes. L’ambiance est vraiment bonne. Et puis nous sommes ici, au Touquet, un site que je connais pour y avoir effectué 70% de mes stages en tant que joueur ou entraîneur adjoint. C’est un endroit fabuleux, à seulement deux heures de Lille. Les conditions de travail y sont exceptionnelles. »

Merci à Patrick Collot pour sa disponibilité.