Ce géant de l’Océan Indien nommé Ronny Rodelin

Des profils comme lui, il n’y en a pas deux. À la fois grand et puissant, aérien et technicien, Ronny Rodelin possède plus d’une corde à son arc d’un mètre 93. Mais qui est vraiment ce longiligne attaquant réunionnais ? Le meilleur moyen de le savoir, c’est de lui poser la question. Décryptage de ce joueur atypique.

Taillé à ras des biceps
« Je préfère les maillots à manches courtes pour deux raisons. D’abord, parce que j’aime jouer avec un thermique à même la peau. Comme ça, si j’ai trop chaud, je le retire tout simplement… Et puis j’ai constaté que lorsque les supporters, amis ou connaissances me réclament un maillot, ils ne veulent pas que les bras soient couverts, question d’esthétique. »

Coup de plafond de plusieurs façons
« Je travaille très souvent mes coups de tête à l’entraînement. Je dis “mes”, car il existe différentes façons d’attaquer le ballon. Je pense d’abord au jeu en pivot qui consiste à effleurer le cuir pour le dévier. Il y a ensuite la posture plus offensive. Elle ressemble plutôt à un smash, un geste de finition. À chaque fois, il faut tenir compte d’une chose : les défenseurs sont très efficaces de la tête. »

Un filiforme en forme
« Mon gabarit fait que les séances de musculation n’engendrent que peu d’effets visuels sur mon corps (il sourit). J’ai pourtant parfois pris part à des programmes très intenses, mais les résultats n’ont jamais été très flagrants au niveau de l’apparence. Peu importe, la muscu’ me permet surtout de gagner en puissance et en solidité dans les duels. »

Manger-bouger
« J’ai pour habitude de me concocter les mêmes assiettes la veille et le jour des matches. Je ne déroge jamais à mon traditionnel menu : crudités en entrée, riz-poulet en plat principal, puis yaourt-mangue pour le dessert. Je mise ensuite sur l’incontournable pain-pâte à tartiner pour la collation, à quelques heures du coup d’envoi. »

Brevet de technicien supérieur
« Vu ma taille, je pense m’en sortir plutôt convenablement sur le plan technique, même s’il m’arrive de me trouver assez lent et nonchalant lorsque je revois mes prestations en vidéo. Ma relative aisance balle au pied me vient de mes jeunes années en sport études, du côté de Rodez. J’ai passé une saison avec des joueurs plus jeunes que moi d’un an. Étant en avance sur eux, j’en ai profité pour travailler ma technique avec acharnement. »

Le haut du panier
« Je n’ai pas toujours fait partie des plus grands. J’ai connu un important pic de croissance vers 14-15 ans. Je me suis mis à pousser d’un coup, sans m’en rendre vraiment compte, si bien que mon jeu s’y est adapté au fur et à mesure. Le basket ? (il se marre) J’aime beaucoup, mais mon truc à moi, ça restera toujours le foot. On m’a d’ailleurs souvent demandé si je ne m’étais pas trompé de sport, vu ma morphologie. »

Piqué dans l’épiderme
« Je possède un trèfle à quatre feuilles tatoué derrière l’oreille. C’est en quelque sorte mon porte-bonheur, à l’image de l’inscription “famille”, écrite en arabe sur mon avant-bras droit. L’éloignement de ma Réunion natale fait que mes proches me manquent énormément. J’ai besoin de les savoir à mes côtés en permanence. »

En quête du geste parfait
« En ce qui concerne ma façon de frapper, je suis plutôt adepte du plat du pied. Pour un attaquant, j’ai la conviction que c’est par ce geste qu’on est le plus précis et efficace face au but. Mon gauche ? Ce n’est pas le pire du vestiaire (rires), même si mon père me rabâche sans cesse de le travailler au maximum. »