​Récap 15-16 : les meilleurs souvenirs de Mounir Obbadi

PAR MAXIME POUSSET

Au total, 312 jours de compétition, 45 matchs, plus de 4 100 minutes de présence sur les pelouses de France, quelques péripéties et au final, un torrent de joie. En 2015-2016, les Dogues nous ont fait passer par tous les états. En parlant d’émotions, on a demandé à Mounir Obbadi de nous raconter ce qu’il a ressenti cette saison. Entretien à cœur ouvert avec l’infatigable ratisseur de l’entrejeu lillois.

Ton meilleur moment

« (il hésite) Pour moi, deux matchs ont surclassé les autres en termes d’émotions : la qualification pour la finale de la Coupe de la Ligue contre Bordeaux (5-1, le 26/01/16) et notre succès devant Monaco (4-1, le 10/04/16). D’abord parce que ces victoires étaient méritées, nous avons dominé à chaque fois de la tête et des épaules. Mais aussi pour la portée symbolique. Une finale au Stade de France d’un côté et une victoire contre mon ancien club (avec mon premier but lillois à la clé), de l’autre. En ajoutant à cela une énorme ambiance au stade. »

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Ton pire moment

« Comment ne pas évoquer la déception de la finale perdue contre le PSG ? (2-1, le 23/04/16) Maintenant, on ne peut rien se reprocher sur ce match. En revanche, j’ai eu beaucoup de mal à digérer notre défaite contre Troyes (1-3, le 23/01). Avec tout le respect que j’ai pour cette équipe (où j’ai joué), on n’avait pas le droit de perdre. Je garde aussi une énorme frustration de notre nul à Marseille (1-1, le 29/01). On y a réalisé un gros match mais on a commis l’erreur de se faire rejoindre à la 96e minute. Toute l’équipe était très en colère, je peux vous le dire. »

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Ta plus grande fierté

« D’avoir atteint la finale de la Coupe de la Ligue et d’avoir tenu tête au PSG. Le match a basculé sur un détail, ne l’oublions pas. C’était ma première finale et j’en suis tout de même très fier malgré la défaite. Après, on peut aussi tirer une grande satisfaction de notre remontée au classement. Car entre nous, on était vraiment mal barrés l’hiver dernier (il hausse les sourcils). Et au final, on a réalisé quelque chose de magnifique. »

Ta plus grosse joie collective

« L’image qui me revient instinctivement en tête est celle du public qui est entré sur le terrain après Bordeaux. Ce n’était pas prévu, encore moins organisé (il se marre). Tout s’est déroulé spontanément. Alors bien sûr, on ne peut pas encourager les supporters à envahir la pelouse, mais le moment qu’on a vécu tous ensemble ce soir-là était vraiment magique. »

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Ton déplacement préféré

« (sans hésiter) Le Parc ! Je suis Parisien, j’ai toujours adoré venir dans ce stade qui me rappelle ma jeunesse, lorsque j’étais un grand supporter du PSG. L’ambiance y est aujourd’hui différente, c’est vrai, mais ce stade reste mythique, magnifique. Chaque saison, j’attends ce déplacement avec impatience. Et comme en plus on est ressorti de là-bas sans encombre (0-0), c’était parfait. »

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Le plus beau but

« J’ai un coup de cœur pour celui de Yassine (Benzia) contre Saint-Étienne (1-0, le 02/12/15). Vous savez ? Sa reprise en demi-volée en pleine course. Après, il y a aussi cette papinade de Sofiane (Boufal) à Ajaccio (2-4, le 16/04/16) ou le coup-franc direct de Rony (Lopes) face à Reims (2-0, le 05/03/16). Ce sont trois buts qui ont rendu tout le monde euphorique sur le moment. Le public comme les joueurs sur le terrain. »

Et le but le plus… moche

« Peut-être le mien, hein (il éclate de rire). J’avoue qu’il n’est pas terrible, mais j’ai tendance à penser qu’il n’y a pas de but moche. Il n’y a que des buts importants. »

Le meilleur Lillois

« Je n’aime pas répondre à cette question, surtout que dans notre cas, le collectif a vraiment été performant, surtout sur la deuxième partie de saison. S’il faut vraiment en sortir un du lot ce serait sans doute Sofiane (Boufal) qui s’est souvent montré décisif. Il est comme un petit frère pour moi, notre relation est particulière. On vient du même club (Angers) et nous avons les mêmes origines (marocaines). Mais je n’oublie pas non plus que d’autres joueurs ont réalisé une grande saison, comme Djibril (Sidibé) ou Seb (Corchia). »

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La révélation

« J’aurais spontanément répondu Djibril, mais je ne pense pas qu’on puisse le qualifier de révélation. On connaissait déjà son niveau avant cette saison. Je vais donc te dire Ibrahim (Amadou) et Adama (Soumaoro). Le premier possède des qualités hors normes au niveau de l’impact physique et de la récupération. Le second sait se montrer très solide, puissant. Tous les deux possèdent un bel avenir devant eux. »

L’adversaire qui t’a le plus impressionné

« Le meilleur contre qui j’ai joué reste certainement Javier Pastore. C’est un footballeur élégant, beau à voir jouer et souvent décisif, même si sa saison a été gâchée par des pépins physiques. Mais celui qui m’a le plus surpris, c’est assurément Thomas Lemar de Monaco. C’est un très bon joueur en devenir. »

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Obbadi, 6e meilleur milieu défensif d’Europe !

On ne pouvait pas se quitter sans évoquer avec lui le récent rapport du très sérieux Observatoire du Football du CIES (Centre International d'Etude du Sport) qui a répertorié les meilleurs milieux défensifs européens. Un classement au sein duquel Mounir Obbadi, premier joueur de Ligue 1, apparait en 6e position.

« Suis-je surpris du résultat ? J’avoue que oui, beaucoup. Je suis surtout frappé par les grands joueurs qu’il y a autour de moi dans ce classement (Vidal, Xavi Alonso, Biglia, Diarra, Kanté, Busquets…) C’est un plaisir d’y voir son nom. Mais je n’y ai pas plus fait attention que ça. D’ailleurs, je ne sais pas selon quels critères cette liste a été établie. Et puis si j’ai été cité, c’est aussi grâce au collectif et au travail de mes partenaire qui m’ont placé dans de bonnes dispositions. J’essaye simplement de faire mon travail du mieux possible. »