La mise au point de Michel Seydoux

Vente du club, santé financière et sportive, mercato, perspectives… Le Président Directeur Général du LOSC, Michel Seydoux, a tenu à réagir sur toutes les questions de l’actualité du club lillois, avec précision et fermeté. Entretien.

Président, bonjour. Le processus de vente du club a largement été évoqué ces dernières semaines. Qu’en est-il à l’heure où nous nous parlons ?
Tout a été dit avec honnêteté et transparence sur le sujet : le processus est lancé mais à l’heure actuelle, absolument rien n’est fait ! Je suis là et bien là, je suis le patron, impliqué à 100% et toujours aussi passionné par l’activité du LOSC que je dirige depuis dix ans.

Comment envisagez-vous l’avenir ?
Je serai le Président du LOSC la saison prochaine au moins. Comme à mon habitude, je travaille et prépare déjà activement l’exercice 2013-2014. Les choses ne peuvent pas être plus claires. Je n’en parlerai plus tant qu’il n’y a rien de concret à annoncer.

Que répondez-vous à ceux qui affirment que le LOSC connaît des difficultés économiques ?
Les messages relayés par certains sont faux et absurdes ! Notre situation financière est saine, nos actifs importants et nos actionnaires sont solides et stables depuis dix ans. En résumé, le LOSC est loin de connaître les grosses difficultés financières que certains veulent présenter ! Après, il est clair que la conjoncture économique mondiale - et du football en particulier - n’est pas facile, mais nous sommes exactement dans la même situation que ces cinq dernières années.

La situation n’est-elle pas, pour autant, différente cette saison ?
Elle n’est pas propre au LOSC mais similaire à celle de 99% des clubs, excepté la quinzaine de grands clubs européens. Chacun a la même préoccupation : l’obligation d’équilibrer son budget par le mécanisme d’achat et de vente de joueurs, tout en assumant les risques liés au classement. C’est la réalité et il faut le dire clairement pour comprendre la gestion d’un club de football !

Comment situer aujourd’hui le LOSC à l’échelle du championnat de France ?
Notre club est globalement en meilleure santé que nombre de ses concurrents. Certains clubs perdent plusieurs dizaines de millions d’euros chaque saison et ce, depuis des années. Ce n’est pas notre cas et ça ne le sera jamais ! Aujourd’hui, aucun club français - en dehors du PSG - n’est malheureusement en capacité de retenir ses meilleurs joueurs sur le long terme face à l’attractivité et à la puissance financière des grands championnats et clubs européens. Comment peut-on laisser croire qu’il existe une volonté délibérée des clubs de ne pas conserver leurs meilleurs joueurs ? C’est absolument absurde et malhonnête !

Sportivement, quel bilan tirez-vous à mi-parcours ?
Malgré une première moitié de championnat mitigée, le LOSC a su rester en bonne position, c'est-à-dire à 3 points des places européennes. Nous sommes également encore en lice en Coupe de la Ligue ainsi qu’en Coupe de France, sans compter que nous sommes invaincus en Ligue 1 depuis le 25 novembre. Je suis absolument convaincu de la qualité et du potentiel de notre effectif. Je possède une totale confiance en Rudi Garcia et en nos joueurspour  réaliser une très belle seconde moitié de championnat.

Justement, quels sont les objectifs de la deuxième moitié de la saison ?
Ils sont inchangés ! Nous souhaitons atteindre une place parmi les quatre premiers, synonyme de qualification européenne et, pourquoi pas, remporter une coupe nationale. Notre effectif est équilibré grâce à notre travail de recrutement et d’anticipation. Il mêle joueurs expérimentés et éléments à fort potentiel que nous continuons à former et à intégrer dans notre équipe première. J’ai la conviction qu’il est calibré pour assurer les ambitions présentes et futures du LOSC.

À quoi ressemble le projet du LOSC de demain ?
Notre projet n’a pas changé. Nous menons une seule et unique ambition depuis dix ans : installer et pérenniser le LOSC parmi les quatre plus grands clubs français. Depuis 2002, entre les titres, le centre d’entraînement, le Grand Stade, les neuf participations européennes (dont 5 en Champions League) et un budget multiplié par quatre, de nombreuses étapes ont été franchies, sans compter une image et une notoriété grandissantes. Il nous a fallu huit ans pour atteindre le top 4 français. Depuis, l’objectif est de s’y maintenir. Et cela passe par différents cycles…

Lesquels ?
Dans un projet, il existe toujours des paliers, des phases d’accélération et de stabilisation. Nous devons actuellement conforter la situation,en créant un nouvel équilibre entre les cadres, les nouveaux joueurs et les jeunes. Cela peut parfois prendre du temps, mais nous sommes sur la bonne voie. Le renouvellement d’effectif fait partie de la vie d’un club, il touche tout le monde : Marseille, Lyon, Bordeaux et d’autres ont déjà engagé ce processus. Nous n’en sommes pas moins compétitifs.

Venons-en maintenant à la question de ce mercato hivernal. Une recrue est-elle à prévoir cet hiver ?
Comme c’est le cas en permanence, nous observons le marché et saurons nous montrer actifs si une réelle opportunité se présente. Mais on ne recrutera pas pour recruter. Qualitativement, grâce à notre recrutement, nous avons la chance de compter sur un effectif compétitif. Et il est suffisant sur un plan quantitatif car nous aurons moins de matchs à jouer dans cette deuxième partie de la saison. En ce qui concerne d’éventuels départs, s’il y en avait, ils ne concerneraient pas des joueurs "cadres" de l’effectif.

Rudi Garcia souhaiterait le renfort d’un joueur à vocation offensive…
Connaissez-vous un seul entraîneur qui ne voudrait pas voir son effectif renforcé par un joueur de talent supplémentaire ? Il n’existe pas de besoin absolu de recruter, mais une nouvelle fois, si une opportunité réaliste se présente, nous agirons.

Il ne s’agit donc pas d’une question financière ?
Je le répète, il n’y a pas de problème financier au LOSC ! Cela n’empêche qu’il y a nécessité de faire des choix équilibrés et raisonnés. N’oublions pas non plus que nous avons beaucoup investi dans le recrutement il y a six mois.

Merci Michel Seydoux.