L'interview

Benoît Costil : "Changer d’orientation tout en restant compétiteur"

Un gardien chevronné, à plus de 400 matchs en Ligue 1 et doté d’une carrière internationale. On peut le dire, Benoît Costil a de l’expérience, et beaucoup d’enthousiasme. Le nouveau venu dans l’effectif lillois nous parle de sa détermination dans ce nouveau rôle de doublure et de son envie d’apporter tout son savoir-faire, son vécu, sa connaissance du haut niveau et ses valeurs au groupe lillois, et en particulier à son gardien Lucas Chevalier. Interview.

Quel est ton premier sentiment après t’être officiellement engagé avec le LOSC ?

Je suis très heureux de rejoindre ce magnifique club, l’un des plus grands en France, avec une belle équipe et un beau projet. C’est aussi pour moi un nouveau challenge dans un registre différent. C’était, je pense, le bon moment pour moi de changer un peu d’orientation tout en restant un compétiteur et en gardant toujours cette ambition de le rester.

Signature Costil 2023Ce « changement de registre » que tu évoques, c’est ce rôle de doublure que tu as déjà connu par le passé, n’est-ce pas ?
Oui, j’ai vécu cette expérience à mes débuts à Caen. Puis ensuite, j’ai joué pendant 15 ans en tant que titulaire. Mais pour diverses raisons, j’ai eu cette réflexion qui a été relativement courte, de changer un peu d’orientation, de me projeter dans un rôle qui va être différent, mais dans lequel il y a aussi des choses à faire, tout en restant prêt à jouer au cas où.

Un rôle finalement que tu as aussi occupé en Équipe de France, avec Hugo Lloris et Steve Mandanda…
(il réfléchit) Je pense que j’ai ça en moi, ce côté confrérie. J’aime cet état d’esprit, c’est ce qui m’anime au quotidien. Après, en sélection c’est un peu différent de la vie en club, c’est sur un laps de temps plus court. Mais c’est un choix de ma part. Et je trouve que c’est quand même plus facile quand on choisit les choses que quand ce n’est pas décidé ou voulu.

Je suis sincèrement ravi d’arriver dans ce projet et si je peux humblement participer à mon petit niveau à la progression de Lucas, l’aider comme je peux, j’en serais le plus heureux. C’est un super challenge.

Justement, que regard portes-tu sur Lucas Chevalier ?
On m’a parlé de lui il y a déjà un petit moment et j’avais suivi sa saison à Valenciennes l’an dernier, car je regarde beaucoup de matchs de foot. Je l’avais aussi croisé en début de saison lors du premier match de championnat entre le LOSC et l’AJ Auxerre. Je garderai pour moi ce qu’on s’était dit à la fin du match, mais on a un peu échangé. J’aime le gardien, ce qu’il dégage. Il m’a l’air d’être quelqu’un de bien dans sa tête, de gentil. Je pense que nous allons faire du bon travail, prendre du plaisir avec les autres gardiens ainsi qu’avec notre entraîneur.

Chevalier Costil 2023

Tu as plus de 400 matchs en Ligue 1. Tu as donc déjà croisé le LOSC à plusieurs reprises. Quelle image as-tu du club ?
Sur mes douze saisons en Ligue 1, le LOSC a été champion deux fois. Cela situe sa place dans le football français. Quand j’ai commencé 2012 avec Rennes, le LOSC était champion en titre, avec une grosse armada : Eden Hazard, Moussa Sow, Micka Landreau aux buts. Donc forcément, j’en ai l’image d’un club qui joue le haut de tableau tous les ans et l’Europe régulièrement. Et puis il y a ces infrastructures de haut niveau. C’est quelque chose de fantastique d’arriver chaque jour à l’entraînement et de se dire qu’on va travailler dans cet outil. Le LOSC est un gros club français, tout simplement.

Tu connais aussi le Stade Pierre Mauroy. D’ailleurs, la dernière fois que tu es venu, ça ne s’est pas forcément bien passé pour ton équipe…
(sourire) Non, mais ça s’est rarement bien passé ici (il rigole). Il me semble même que je n’ai jamais gagné à Lille, que ce soit au Stade Pierre Mauroy ou au Stadium. Tu peux vérifier, mais je crois bien que je n’ai jamais remporté un match ici. (NDLR : on confirme).

Costil avec Auxerre vs Lille 2022 23Connais-tu déjà des joueurs dans cet effectif ?
Oui, quelques-uns. Il y a déjà mon ami Benji (André) avec qui j’ai joué pendant 4 ans à Rennes. On est assez proches et nous sommes restés en contact. Je connais aussi bien Sylvain Armand, que j’ai côtoyé au Stade Rennais, ainsi que Rémy Cabella, que j’ai connu en sélection. Après, pour les autres comme Jonas Martin ou Jo Bamba, on ne se connaît pas directement, mais on se croise chaque saison. Je pense aussi à Jonathan David. J’ai souvent eu des petits échanges avec lui sur le terrain, car il venait souvent « m’embêter » sur les corners. Je lui disais : « mais t’es trop près, tu me gènes » (il sourit).

Qu’aimerais-tu dire aux supporters lillois qui accueillent d’ailleurs ton arrivée avec enthousiasme sur les réseaux sociaux ?
J’espère qu’ils sont aussi contents que moi. Je veux simplement leur dire que j’ai vraiment envie de bien faire, et que j’espère qu’à l’issue de la saison on sera tous heureux. S’ils sont contents que je vienne, alors je les remercie du fond du cœur. Je fonctionne beaucoup à l’affect. Ce sont des choses importantes pour moi. J’espère qu’on apprendra vite à se connaitre et à s’apprécier.