Florent Balmont, 399 matchs en Ligue 1 : il se souvient

Le numéro 4 lillois affiche 399 matchs de Ligue 1 au compteur…

Un nouveau membre devrait prochainement entrer dans le très sélecte (et fermé) cercle des joueurs ayant disputé 400 matchs en Ligue 1. Visage bien connu de notre championnat depuis 2002, Florent Balmont cumule à ce jour 399 apparitions parmi l’élite. En attendant de franchir ce cap - peut-être dès samedi face à l’OGC Nice ? - il revient avec nous sur quelques journées particulières qui ont marqué sa carrière.

Ce jour-là… j’ai découvert la Ligue 1

« C’était avec Lyon, à Ajaccio (0-1, le 26/10/02). J’avais 22 ans et j’attendais ça depuis longtemps. Il faut dire que la concurrence était rude au milieu (Diarra, Carrière, Juninho…). Je me suis souvent assis sur le banc, je m’entrainais chaque jour avec les pros, mais je n’avais jamais la chance d’entrer en jeu. Ce jour-là, le groupe était diminué, si bien que je me suis retrouvé titulaire pour ma première. Le coach (Paul Le Guen) me l’a annoncé le vendredi. J’avoue avoir eu un peu de mal à faire la sieste. J’en garde un très grand souvenir. »

Ce jour-là… j’ai goûté à la joie d’être buteur

« Pour la petite histoire, j’avais prolongé mon contrat pour quatre saisons en début de semaine. Le jeudi soir, on m’annonce qu’un accord a été trouvé avec Nice. J’étais surpris, car je partais pour rester à Lyon. Je prends donc la décision de rejoindre le Gym, mais le coach m’appelle quand même pour un dernier match, ce déplacement à Metz (22/08/04, 1-1). J’entre à la mi-temps à la place de Jérémy Berthod, blessé et je marque sur une passe d’Hatem Ben Arfa, il me semble ! Je considère ça comme un cadeau d’adieu à mon club formateur (sourire). »

Ce jour-là… je suis devenu Lillois

« En signant au LOSC, je voulais simplement franchir un cap. Jamais je n’aurais imaginé être champion trois ans plus tard. J’ai toujours pensé que le club était idéal pour ça. Il montait en puissance d’année en année avec le Domaine de Luchin, le stade en projet… Et puis la coupe d’Europe disputée de façon très régulière, y compris la Champions League. La différence de température entre Nice et Lille (sourire). Ma femme a eu un peu mal à s’y faire au départ. D’ailleurs, je ne souligne jamais assez combien elle a été importante dans ma carrière. Sans elle, ni mes enfants, je n’aurais jamais réalisé tout ça. Elle a fait beaucoup de concessions pour me suivre. »

Ce jour-là… je me suis senti Nordiste

« Pour être tout à fait sincère, je me suis très vite intégré à la région. J’ai tout de suite senti que l’ambiance me correspondait. Il y a ici ce côté bon vivant, qui ne se prend pas la tête. J’aime cette mentalité. Dans le Nord, les gens aiment qu’on on donne tout, qu’on ne triche pas. Cela fait aujourd’hui 7 ans que je suis ici. J’y ai des amis, des attaches. J’ai vécu des moments exceptionnels, comme quand les Y’est d’dins (un groupe de supporters déjantés) sont venus par surprise me chanter la chanson qui m’est dédiée, au resto, à l’occasion de ma 300eme, puis lors d’un reportage avec LOSC TV. C’a m’a beaucoup touché. »

 

Ce jour-là… je suis devenu champion de France

« On a beaucoup parlé du doublé 2011 sur le terrain. Mais quand j’y repense, ce sont surtout les images hors-foot qui me reviennent à l’esprit. Notre groupe était fantastique. Au LOSC, j’ai de toute façon toujours connu une très bonne ambiance dans l’équipe, mais en 2011, on peut carrément parler d’osmose. On s’organisait souvent des sorties entre nous. Celle qui a suivi le titre de champion a été la plus mythique de toutes, dans le resto d’un ami, Place du Concert. Il y avait quasiment toute l’équipe. Nous n’avions pas dormi, mais personne n’était fatigué. On a terminé vers 11h par un café en terrasse pendant le marché ! »

Ce jour-là… j’ai réussi un bijou

« Je n’ai pas souvent marqué, même si quelques-unes de mes réalisations sont plutôt jolies. La plus belle de toutes, à mon sens, c’est mon enchainement poitrine-reprise de volée contre Nice (21/12/11, 4-4), justement. Sur le moment, j’étais comme un fou. Rendez-vous compte : je viens de marquer un but magnifique qui nous donne l’avantage (4-3) alors qu’il reste deux minutes à jouer. Finalement, on s’est fait égaliser dans le temps additionnel (90e+4). C’était un match complètement fou. »

Ce jour-là… j’ai joué avec Eden Hazard

« J’ai côtoyé pas mal de grands joueurs tout au cours de ma carrière. Le premier à m’avoir impressionné fut Sony Anderson. Suivi de peu par Juninho. Ces deux-là, c’était la classe internationale. Mais celui qui m’a le plus marqué, c’est incontestablement Eden Hazard. Quand il l’avait décidé, il faisait ce qu’il voulait, c’était partie ! Dès son arrivée dans le groupe, et malgré le fait qu’il était très jeune, il était au-dessus techniquement. C’était énorme de vivre ça au quotidien ! »

Ce jour-là… on marchait sur l’eau

« Je n’aime pas trop ressortir une performance individuelle, alors je préfère retenir une période collective et cet incroyable mois de décembre 2009, lorsque nous marquions quatre buts par match. Je me souviens qu’à la mi-temps d’une rencontre, Pierrot (Frau) est venu me dire : « Je n’y crois pas, c’est impressionnant, tout roule, dès qu’on tente quelque chose, ça passe… ». On avait une telle confiance, que ce soit à domicile ou à l’extérieur. C’était incroyable. »

Ce jour-là… je jouerai mon dernier match

« Il m’est déjà arrivé de l’imaginer, mais je ne sais pas quand il aura lieu. Toujours est-il que ce sera probablement une grosse émotion. D’un autre côté, je me dis que le simple fait de savoir à l’avance qu’il s’agit de ma dernière serait une chance. Je connais plusieurs joueurs qui ont arrêté à cause de blessures, sans se dire qu’ils disputaient leur ultime rencontre. Une chose est sûre, je n’observerai pas d’année sabbatique. J’ai mon projet en tête depuis longtemps, dans la région lyonnaise. Mais je préfère rester discret là-dessus pour l’instant. »

Merci à @BalmontFlo pour sa disponibilité. Pour l’encourager, rendez-vous sur Twitter, #WeAreLOSC.