Michel Seydoux commente le départ de Florian Thauvin

Après le transfert de Florian Thauvin à l’Olympique de Marseille, Michel Seydoux a tenu à réagir sur LOSC.fr.

Florian Thauvin vient finalement de s’engager avec l’OM. Qu’est ce qui a motivé cette décision de le transférer ?
Le LOSC n’était pas vendeur et l’objectif premier était naturellement de conserver le joueur. J’avais déclaré qu’il y avait 99,9 % de chances pour que Florian Thauvin porte le maillot lillois cette saison. Je le pensais réellement et sincèrement. Les 0,1% restant représentaient, comme c’est le cas pour tout joueur au LOSC ou ailleurs, l’infime probabilité de voir une offre totalement démesurée et indécente, au-delà du prix du marché, arriver sur mon bureau. Les précédentes avances de l’OM, ou des autres clubs, bien que cohérentes, ont toutes été balayées d’un revers de main… et rien ne laissait présager que le club marseillais allait faire grimper ses propositions de manière exponentielle et quelque part irrationnelle.

Cette offre est pourtant arrivée…
Oui, une dernière proposition, extrêmement importante, nous est parvenue. Une telle offre pour un joueur qui a tout à prouver ne peut raisonnablement se refuser. Nous l’avons donc accepté, dans l’intérêt du LOSC. De la part du président que je suis, le contraire aurait été une véritable erreur de gestion. J’assume donc totalement ce choix, sans regret. J’en ai d’autant moins s’agissant du transfert d’un joueur, d’un homme, qui a affiché des valeurs en opposition totale avec celles de notre club. J’avais même senti ces derniers jours que le staff, le vestiaire et les supporters étaient devenus extrêmement réticents à l’idée de le voir rester au LOSC.

Vous aviez pourtant déclaré Florian Thauvin intransférable…
Je n’ai pas trahi ma parole. Nous n’étions pas vendeurs et j’avais affirmé qu’il resterait, sauf offre indécente que nous ne pouvions alors imaginer… elle est finalement intervenue. Cependant, ne nous trompons pas, dans cette affaire, la victime, c’est le LOSC. Tout le monde s’est accordé à condamner l’attitude inacceptable de Florian Thauvin. Nous avons subi une situation créée par un joueur et son conseiller, sans scrupules ni valeurs, exclusivement préoccupés par des problématiques financières. Après, je laisse chacun libre de juger des responsabilités des uns et des autres dans cette affaire.

Certains auraient aimé vous voir aller jusqu’au bout et conserver le joueur, pour le principe.
C’est vrai, si certains souhaitaient voir le joueur partir, d’autres, pour une question d’éthique et de principe, auraient aimé qu’on conserve Thauvin « à tout prix »… Sincèrement, si j’enlève 2 secondes ma casquette de président du LOSC, j’aurais aimé pouvoir n’en faire qu’une question de principe et conserver le joueur. Un séjour en CFA lui aurait peut-être appris le respect… Malgré les ressentiments de l’homme que je suis, en tant que président, je me devais d’accepter cette offre et d’agir dans l’intérêt du LOSC. Le principe et l’orgueil ne peuvent pas passer avant mes obligations de président.

Il est vrai que cette affaire a posé des questions de morale…
C’est vrai ! Mais ce n’est pas au LOSC seul d’y répondre et d’assurer seul la moralisation du football français et européen. OUI, il doit y a voir une moralisation, OUI ces comportement ne devraient plus être acceptés, ils ne devraient même pas être possibles, mais le système est ainsi fait. On en fait partie et en subissons les avantages et les inconvénients. Cela relève du travail des institutions. Pour ma part, je travaille d’abord pour les intérêts de mon club, avant de penser à la morale du football français.

Florian Thauvin va-t-il être remplacé d’ici la clôture du mercato, ce soir à minuit ?
Non. Nous avons commencé la saison de manière très encourageante sans lui et allons la poursuivre ainsi. J’ai confiance en mon groupe, en nos jeunes, ainsi que dans le travail de René Girard.

Merci Michel Seydoux.