Un Bleuet racé nommé Martin Terrier

PAR MAXIME POUSSET

Depuis toujours, c’est avec le maillot brodé du Dogue qu’il s’exprime sur le terrain. Mais dans quelques jours, Martin Terrier en étrennera un nouveau, celui cousu du coq. Appelé à disputer la prochaine Coupe du Monde U20 en Corée du Sud avec l’Équipe de France, l’attaquant lillois (20 ans), pur produit de la formation losciste, nous a confié sa fierté autant que son excitation avant ce grand rendez-vous. Entretien.

Lundi 8 mai dernier, ton nom est apparu dans la liste des Bleuets appelés à participer à la Coupe du Monde U20. Qu’as-tu ressenti au moment d’apprendre la nouvelle ?
(sans hésiter) Une grande fierté. Représenter son pays, surtout à une Coupe du Monde, représente forcément quelque chose d’extraordinaire. Quand je l’ai appris j’ai tout de suite été fier et honoré de pouvoir porter ce maillot. J’avais lu quelques rumeurs dans la presse disant que j’étais amené à être appelé. Je suis aussi régulièrement en contact téléphonique avec le sélectionneur, Ludovic Batelli. Et sur le terrain, j’ai réussi à avoir du temps de jeu. Je prends donc cette convocation comme une récompense de ma saison.

D’autant que rappelons-le, tu n’as encore jamais porté le maillot bleu.
C’est vrai, ce sera ma première sélection et c’est un immense honneur. J’avais été sélectionné dernièrement, mais je n’avais pas pu participer au rassemblement à cause d’un problème physique. Ça donne envie, ça motive d’y être aujourd’hui. Il y a un peu de pression aussi, car on va découvrir. Mais c’est une belle aventure à vivre, je pense.

Avec certainement plusieurs moments forts en perspective…
(il se marre) Le bizutage déjà. Ça risque d’être un passage assez marrant, d’autant que je suis peut-être le seul nouveau du groupe. Car quand on regarde la liste sur le site de la FFF, je suis le seul à ne pas avoir ma photo. Après, il y aura le moment lors duquel on va me remettre mes équipements, puis la photo officielle et forcément, la Marseillaise avant les matchs.

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Tu vas donc participer à une Coupe du Monde. Au-delà du symbole, quel est l’objectif pour l’Équipe de France ?
J’imagine qu’il sera d’atteindre le dernier carré dans un premier temps. On a l’effectif pour. Le groupe (E) semble à portée sur le papier (Honduras, Vietnam, Nouvelle-Zélande). Après, il faut savoir que l’équipe est championne d’Europe en titre (cette génération avait remporté l’Euro, l’été dernier). Réaliser le doublé serait donc quelque chose de fort.

Et à titre individuel, quelle est ton ambition ?
Celle de m’imposer. Comme je suis un nouveau, je ne pense pas partir comme un titulaire dans l’esprit du sélectionneur. Je dois donc essayer d’être bon lorsqu’il fera appel à moi. Je serai peut-être amené à entrer en jeu en fin de match. Finalement, c’est un peu la même situation que celle que je vis au LOSC. J’en ai pris l’habitude maintenant.

Revenons un peu sur ta saison. L’été dernier tu as intégré le groupe pro pour la préparation, mais tu t’es rapidement blessé. Imaginais-tu, dix mois plus tard avoir joué et marqué en Ligue 1, puis être sélectionné pour une Coupe du Monde ?
Non, absolument pas. L’été dernier j’étais dans le trou physiquement mais aussi moralement avec cette blessure qui est intervenue au moment où on me donnait ma chance en stage avec les pros. Puis j’ai remonté la pente progressivement. Mes proches et tous ceux qui sont autour de moi me disent que tout peut aller très vite dans le foot. Mais je ne savais pas que c’était à ce point, même si ce n’est qu’un début, j’en ai bien conscience.

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En étais-tu presque à ignorer l’existence de cette Coupe du Monde U20 ?
Oui, un peu. Et puis un jour, j’ai lu un article sur L’Equipe.fr dans lequel mon nom était cité dans la liste des joueurs potentiellement appelés. Je me suis alors rendu compte que j’avais peut-être rattrapé le train de cette génération. Un peu à l’image de Benjamin Pavard il y a quelques temps avec les Espoirs. Je me suis donc fixé l’objectif d’y être. Et je suis heureux de l’avoir réussi.

Avec le recul, qu’as-tu ressenti au moment de marquer ton premier but, à Montpellier (0-3, le 29/04/17) ?
Quand je revois ce but, j’en ai aujourd’hui encore des frissons, je le revis dans ma tête. Il me donne envie de revivre cette sensation de marquer en Ligue 1. C’est même beaucoup plus fort que de jouer son premier match. Je regrette simplement de ne pas l’avoir marqué au Stade Pierre Mauroy. Ça doit être quelque chose de fort avec les supporters. Bon, j’ai déjà marqué à domicile, en Coupe de France contre l’Excelsior (4-1, le 07/01/17), mais le stade n’était pas aussi plein.

En quoi as-tu progressé cette saison ?
Dans la confiance en moi, je pense. Physiquement aussi, j’ai pris un peu, je suis plus solide dans l’impact. Et puis mentalement, je lâche un peu moins le steak, comme on dit. Je suis plus compétiteur. Le fait de m’entraîner au quotidien avec des pros qui ont cette mentalité m’a beaucoup fait apprendre. Pareil pour la concurrence. Elle est saine. Quand de nouveaux joueurs sont arrivés au mercato, je me suis dit que je devais montrer mes qualités. Et je pense que ça a fonctionné puisque j’ai été utilisé par les trois coachs cette saison.

Sur quel plan dois-tu encore progresser ?
À peu près dans tous les domaines. Tactiquement déjà. Au niveau professionnel, ce n’est pas du tout pareil que le football amateur, ça va beaucoup plus vite. Concernant mes objectifs, j’aimerais d’abord être champion du monde. Et la suite, on verra après. Gagner du temps de jeu, puis m’imposer dans le onze à long terme.

Merci Martin pour ta disponibilité. On gardera tous un oeil sur les Bleuets en Corée du Sud. Et on espère de tout coeur t'y voir briller ;-)


@Martin_Terrier à l’épreuve du quiz #LOSCulture

Le plus ancien membre de l’effectif lillois, c’est lui. Arrivé au LOSC en 2004 (il avait 7 ans !), Martin Terrier est un Dogue, un vrai. On lui a demandé de nous le prouver en répondant à quelques questions de LOSCulture générale.

 


Le programme des Bleuets pendant la Coupe du Monde U20

7 heures de décalage horaire et trois matchs (pour commencer) au planning des Bleuets.

Lundi 22 mai (10h) : France – Honduras (à Cheonan)
Jeudi 25 mai (10h) : France – Viêt Nam (à Cheonan)
Dimanche 28 mai (8h) : Nouvelle-Zélande – France (à Daejeon)

Le programme complet