Jocelyn Gourvennec : "On a vu l’esprit lillois"

Pour sa première sur le banc lillois en Ligue 1, Jocelyn Gourvennec a vécu un match au scénario rocambolesque à Metz (3-3). L’analyse du coach lilloise se veut toutefois lucide. Extraits

Jocelyn Gourvennec

 


 

De bonnes et de moins bonnes choses

« On a beaucoup poussé pour revenir. Je pense que l’égalisation est assez logique à la fin, même si elle arrive sur le gong. Ceci étant, pour analyser aussi le match, on a fait de très bonnes choses et d’autres un peu moins bonnes et assez inhabituelles dans le jeu pendant une vingtaines de minutes dans le dernier quart d’heure en première période et cinq ou six minutes en seconde. On a remis Metz dans le match avec des passes à l’intérieur, en subissant du pressing. Ça les a boosté, mais on a eu le mérite de ne pas se démobiliser. Il a fallu faire du coaching, à la fois en termes de changement de joueurs, mais aussi de système. Il était nécessaire de contourner le bloc messin qui est très bien organisé à 11, mais aussi à 10. Il a aussi fallu passer par les côtés. Ça a été une des clés pour qu’on revienne. »
 

Pourquoi ces choix au milieu ?

« Ama (Onana) ? C’était un peu tôt. Il a intégré le groupe jeudi sur la séance à J-3 qui est souvent la séance de préparation au match. Il fallait qu’il trouve ses marques. Le lancer comme ça dans un collectif bien huilé, ca n’aurait pas forcément été un cadeau. Yusuf (Yazici) a fait toute la préparation à ce poste-là, au cœur du jeu. Il a réalisé un très bon match contre le Benfica, il a cette qualité de passe dans la récupération et cette grinta. »


Merci à nos supporters

« Nos supporters étaient nombreux, ils ont fait beaucoup de bruit et on les en remercie. Nous avons apprécié. Pour eux, c’était un match vivant, avec des rebondissements, beaucoup de but. Mais pour les coachs, c’est un peu plus frustrant. Il y a des petites choses qui ont un peu moins bien fonctionné. On a vu l’esprit lillois, cette capacité à être dur, à impacter l’adversaire et en même temps quelques errements qui nous coutent cher sur le plan défensif.

Icon_MM1_1876_0.jpg
 

Passer par les côtés, une des clés de notre retour

« Sur le banc il ne faut pas être pris par les émotions, sinon vous n’êtes plus lucide. Il y avait beaucoup de temps additionnel entre le VAR, les blessés, les changements, il fallait continuer de jouer et c’est ce qu’on a fait. L’appel de Burak à la 96ème est magnifique et il fait la différence en un contre un. On voulait apporter plus de largeur, on a fait entrer Isaac (Lihadji) et Timo (Weah) pour ça. C’est une des clés qui nous a permis de revenir dans la partie, de reprendre la main sur le match en faisant beaucoup défendre Metz en bloc bas. »


Lihadji est dans la bonne mentalité

« Isaac Lihadji reste un jeune joueur, il n’a que 19 ans. Ça n’a pas été facile pour lui la saison dernière, il n’a pas eu beaucoup de temps de jeu dans une équipe qui tournait très bien. Il a maintenant un an de plus et un peu plus d’expérience. Le président parle beaucoup avec lui, moi aussi. Il y a un signe qui ne trompe pas, quand ses partenaires à l’entraînement l’encouragent. Et quand les cadres encouragent un jeune joueur, c’est le signe qu’il travaille bien, qu’il est dans la mentalité de Lille. J’espère que sa bonne entrée va lui apporter beaucoup de force et de courage pour la suite. »

Icon_MM1_1958.jpg

José Fonte

Le caractère est là

« On va analyser ce match parce que ce n’est pas normal qu’on prenne trois buts. On n’est pas content de nous, ça c’est sûr. Mais après, on a montré pourquoi nous sommes les champions en titre. Cette envie de revenir au score, c’est important. Et à la fin, ça fait 3-3, un point contre une équipe difficile. Le caractère est là, mais il faut éliminer nos erreurs défensives. On a concédé beaucoup d’occasions. Mais bon, c’est un point, on se concentre maintenant sur Nice, un match très important. »
 

On a oublié notre plan de jeu

« On a bien fait les choses pendant 30 minutes. On sortait très bien le ballon, avec de bonnes transitions. Mais après le but, je crois qu’on a oublié un peu notre plan de jeu. Quand tout le monde vient pour recevoir le ballon dans les pieds, ça favorise le pressing de l’adversaire. On devait chercher la profondeur. On ne l’a pas fait et on l’a malheureusement payé très cher. Mais notre réaction a été très forte, on a tout fait pour gagner le match. C’est ça qui compte. »
 

Ce n’est pas Lille

« Je suis content pour Burak, qui est là pour marquer des buts. Je suis content aussi d’Isaac (Lihadji) ou de Jonathan (Ikoné). C’est important d’entrer et d’être décisif, d’avoir des joueurs qui peuvent changer le match. C’était un grand match pour les supporters, avec beaucoup de buts. Mais ce n’est pas Lille. Lille est une équipe solide, compacte, qui ne prend pas de buts. C’est ça qu’on va travailler beaucoup plus fort cette semaine. On sait que si on garde le clean sheet, on a beaucoup plus de chances de gagner. Aujourd’hui, si on gagne 1-0, c’est fini. Mais on a fait des erreurs. »

Icon_MM1_1840.jpg