​Djezon Boutoille, Dogue pour toujours

PAR MAXIME POUSSET

Présent à la grande fête des 75 ans du LOSC lors de la réception de Dijon au Stade Pierre Mauroy, Djezon Boutoille s’est rappelé au bon souvenir de ses années lilloises, lui qui a tout connu chez les Dogues : des débuts en D1, une relégation, une remontée, puis l’aboutissement de la Champions League. Douze saisons sous un même maillot, ça marque forcément un homme. Et ça fait de beaux souvenirs à raconter…

Mesurer le chemin parcouru


« Ça me fait sincèrement plaisir d’être là (depuis la loge des anciens Dogues, il balaye le terrain des yeux avec émotion). Je n’étais venu qu’une seule fois ici et ça me fait toujours quelque chose. Ce stade est magnifique, surtout décoré comme ça. Et puis de revoir les anciens partenaires, ça fait chaud au cœur. Je suis vraiment heureux et fier de voir comment le LOSC a évolué. Quand on a connu Grimonprez-Jooris, on ne peut que mesurer le chemin parcouru. C’est énorme. Le club a grandi, il a basculé dans le football moderne. Je ne dis pas que tout était amateur à notre époque, mais il n’y avait pas cette magie-là. »

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Le Dogue ? Plus qu’un symbole


« Vous savez, le LOSC a toujours été un club cyclique. Son histoire est faite de bons et de moins bons moments. Mais il est vrai qu’on pourrait noter un vrai virage à la suite de notre Champions League en 2001. Car après ça, plus rien n’a été pareil, le club s’est durablement installé en haut . J’ai tout connu ici, des joies et des peines. Mais même si je suis parti il y a 15 ans, je me sens encore comme chez moi quand je viens à Lille. Ce sont mes valeurs, celles de la générosité, de la solidarité, de la combativité. Les valeurs du Dogues, en fait. C’est plus qu’un symbole pour moi. »
 

L’inexplicable alchimie d’une saison réussie


« En 2000, le LOSC remonte en première division au terme d’une saison exceptionnelle. Je ne saurais pas trop expliquer ce qui a fonctionné cette année-là. Il y avait une sorte d’alchimie. Un groupe soudé qui vivait bien, qui se connaissait depuis longtemps, un entraîneur très exigeant (Vahid Halilhodzic) qui misait tout sur le collectif, une préparation de saison intense et compliquée, des premiers matchs gagnés à l’arrachée, puis tout s’est déclenché d’un coup et on a su enchaîner… »
 

L’exploit de Parme ? Inoubliable


« Si je ne devais retenir qu’une seule image de mes douze années ici, ce serait ce tour préliminaire de Champions League contre Parme (0-2, 0-1). Là, on passe vraiment dans un autre monde. C’est marrant car à l’aller, là-bas, il n’y avait aucun stress, aucune pression. Ce n’est qu’au retour qu’on a pris conscience de l’exploit qu’on était en train d’accomplir. On s’est inhibés, on n’arrivait pas à jouer. Nous nous sommes inclinés 0-1, mais la qualification était quand même au bout. Et même après, on ne réalise pas trop. On garde la tête dans le guidon. Ce n’est que quelques années plus tard, quand tu as terminé ta carrière, que tu te rends compte que ce qu’on a fait, c’est exceptionnel. Inoubliable. »

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Ces Dogues-là ont les dents longues


« Si je suis toujours l’actualité du LOSC ? Bien entendu. Quelle question ! L’équipe vit une fin de première partie de saison un peu moins facile, mais ce groupe a vraiment beaucoup de qualités. Pour moi, il peut prétendre aux places européennes cette saison. La Champions League demande beaucoup d’énergie, on le sait. C’est pourquoi je pense que le LOSC va réaliser une grande deuxième partie de championnat et ira se mêler à la course à l’Europe. Christophe Galtier abat un travail énorme avec un groupe jeune et bourré de talent. Je suis persuadé que cette équipe ira loin. »

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