​Portrait-Robot : Xeka vu par… Xeka

PAR MAXIME POUSSET

Un footballeur est une Formule 1, il ne peut atteindre la pleine mesure de son potentiel qu’à l'aide de réglages précis. Mais quels réglages ? On a voulu découvrir ceux de Xeka. Mais après tout, qui d’autre que l’intéressé est le plus à peine de décortiquer son propre jeu ? Le monoplace numéro 8 passe en boite automatique et nous dévoile la fiche technique de sa mécanique. Décryptage d’un joueur qui en a sous le capot.

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1. 90 minutes, 4 langues

« Non je ne parle pas encore très bien le Français, mais je sais me débrouiller. Sur le terrain, j’essaye quand même d’échanger avec mes partenaires par des mots basiques, comme "ferme à gauche", "ferme à droite"… Mais je me rends compte que sur un même match, je vais être amené à parler Français, Anglais, Portugais et même Espagnol avec Junior (Alonso). Les mots viennent naturellement. »
 

2. La belle passe, pas celle qui dépasse

«  J’aime faire de belle passes, être propre dans mon jeu. Quand j’entre sur le terrain, j’ai pour objectif d’être bon. Et à mon poste, ça passe avant tout par des transmissions de qualité. Qu’est-ce qu’une bonne passe ? Elle doit d’abord être suffisamment forte pour ne pas être interceptée par l’adversaire. »

« Le ballon doit aussi rester au sol, c’est important. Il faut également savoir si ton partenaire est droitier ou gaucher pour lui donner sur son bon pied. Enfin, il faut aussi doser, en fonction de la situation, s’il est préférable de la mettre un peu en profondeur ou en avant. Donc quand on fait une passe, il faut avoir toutes ces caractéristiques en tête. »
 

3. Une frappe de mule, un pied gauche autrefois nul

« Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours possédé une bonne frappe de balle. C’était déjà le cas quand j’étais enfant. Lorsque j’étais jeune, j’avais un très mauvais pied gauche. Pour tout vous dire, lorsque je frappais avec, je tombais (il sourit). Alors à partir de 9-10 ans, j’ai décidé de le faire progresser, je l’utilisais à chaque entrainement, si bien qu’aujourd’hui, je peux m’en servir comme mon droit, que ce soit en passes longues, passes courtes ou même en frappes. »

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4. Le grand 8

 « Mon numéro fétiche est le 8. Même si j’avais le choix avec le 6, le 7 ou le 10, je choisirais le 8. Je ne pourrais pas l’expliquer, ça a toujours été mon numéro. À Braga, il était déjà pris, alors j’avais récupéré le 80. »
 

5. Tatoué comme un Dogue

« J’aime beaucoup les tatouages, j’en ai d’ailleurs pas mal, peut-être une quinzaine sur tout le corps et j’envisage d’en ajouter d’autres sur mes jambes cet été. C’est quelque chose de très personnel et tous n’ont pas forcément un sens. Parfois ils en ont un, mais il arrive aussi que j’aime le style d’un motif et que je décide de me le faire graver. »
 

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6. Son volume, il l’assume

« J’aimerais me laisser pousser les cheveux pendant six mois, un an, afin qu’ils soient beaucoup plus longs. Je ne veux pas ressembler à quelqu’un en particulier, je veux ressembler à Xeka. C’est moi, je n’ai pas besoin d’avoir la même coupe de cheveux que les autres pour me sentir bien. »
 

7. De la gonflette pour la compet’

 « À la base, je ne suis pas un grand adepte de musculation. Auparavant, je n’en faisais même pas du tout, mais je m’y suis mis car cela fait partie de mon job. Je travaille donc pour gagner de la masse musculaire, pour être plus fort, plus puissant du haut du corps, mais aussi des jambes. Cela peut m’aider à gagner des duels, à récupérer plus de ballons. »
 


Les petits trucs de Xeka

 

The Weeknd dans les oreilles, même en semaine

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« Je ne suis pas quelqu’un de superstitieux. Avant les matchs, je n’ai pas de menu spécifique, même si j’aime bien manger du saumon la veille des matchs et du poulet le jour J. En ce qui concerne mes activités, j’apprécie jouer à FIFA ou UFC sur PlayStation avec Eder et Rony lors des mises au vert, la veille. Le jour du match, j’écoute beaucoup de musique, surtout du hip-hop américain, du funk brésilien. Dans le bus, dans l’avion, quand je peux, j’aime aussi l’écouter avec une enceinte portable, histoire de la partager avec les autres. Mes artistes préférés ? En ce moment, c’est The Weeknd et Drake. »

 

Sur le terrain, Bernardo n’est pas muet

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« J’ai joué avec beaucoup de grands joueurs dans ma carrière, je ne peux pas en sortir un plus qu’un autre. Au niveau de mes adversaires, j’ai vraiment été impressionné par Di Maria, Cavani, Balotelli ou Falcao. Mais le meilleur que j’ai affronté est peut-être Bernardo Silva. Il est vraiment très fort. Je les connaisais tous déjà avant, bien sûr. Mais j’ai réellement pu vérifier leur talent en les affrontant avec le LOSC. »
 

Un repérage pas systématique

« En arrivant au stade, je vais généralement repérer la pelouse pendant quelques minutes, mais seulement à l’extérieur pour savoir si je joue en FG (crampons moulés) ou pas. Quand nous évoluons à domicile, je ne sors plus, je connais bien le terrain maintenant. Je reste au vestiaire, j’écoute de la musique, je discute beaucoup et je me prépare tranquillement pour le match. »
 

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Deutsche Qualität

« Quand j’étais petit, je n’avais d’yeux que pour Zinedine Zidane. Je ne voyais que lui sur le terrain. Et pour moi, il est aujourd’hui encore le meilleur joueur de tous les temps. Mais depuis que je suis pro, celui qui m’inspire le plus à mon poste est Toni Kroos. Quand je regarde ses matchs, j’essaye d’analyser ses déplacements, son positionnement, la façon dont il touche le ballon, dont il réalise ses passes. C’est un modèle. »

 


"Xeka", mais pourquoi ?

« Je m’appelle Miguel Ângelo da Silva Rocha, mais ma famille a toujours été appelée Xeka (prononcez "Tchéka"). Ça vient de mon grand-père, qui se faisait surnommer Xekinha, puis Xeka, quand il était enfant. Je ne sais pas pourquoi. On a donc naturellement nommé ainsi sa famille, puis celle de mon père… Dans le privé, mes parents, ma femme me nomment Miguel, mais j’aime que les gens m’appellent Xeka. C’est un peu comme Rony (Lopes) et Eder, finalement. D’ailleurs, vous pouvez les appeler Marcos Paulo et Antonio (il s’adresse au rédacteur) Mets le bien dans l’interview ça : Marcos Paulo Lopes et Ederzito Antonio (sourire). »