"Box to Box" comme Florent Balmont

Tantôt défenseurs, tantôt contre-attaquants, ces avaleurs de kilomètres se projettent d’une surface à l’autre avec un seul objectif, celui de verrouiller le milieu de terrain. Eux, ce sont les “Box to Box”, footballeurs labellisés outre-manche et repérables par leur générosité et leur activité débordante dans l’entrejeu. Le LOSC possède le sien, il s’appelle Florent Balmont. Lumière sur ces petits trucs qui font de lui le plus British des midfielders français.

1,68 m, taille patron

« Au début de ma carrière, à Lyon, mon mètre 68 a parfois pu passer pour un handicap. Car à l’époque, la mode était aux “grands”. Certaines personnes pensaient même que je ne passerais pas le cap chez les pros à cause de ma taille. Je n’en ai pas tenu compte, j’ai toujours su qu’avec mon gabarit, il fallait compenser par la "gnac". C’est ce que j’ai fait. »

Le regard haut et le pied habile

« Si j’avais un seul conseil à donner à un jeune footballeur souhaitant s’imposer dans la peau d’un milieu relayeur, il consisterait à travailler sa vision du jeu. À ce poste, il est indispensable de voir vite et bien. Une bonne qualité de passes courtes, voire de passes longues, est aussi appréciée pour être tout à fait complet. »

Ligne tracée, kilos évaporés

« Quand je suis arrivé à Nice, ma masse grasse montait à 14%. C’était beaucoup ! Aujourd’hui, je me situe plutôt autour des 9%, dans la moyenne du vestiaire. Je l’ai énormément réduite depuis que je suis au LOSC car ici, nous y veillons particulièrement. Nous devons faire attention à notre alimentation, même si cela ne doit pas nous empêcher de nous accorder quelques plaisirs culinaires de temps en temps. »

En mode cycliste(s)

« Par le passé, j’ai connu quelques soucis musculaires aux cuisses, si bien qu’aujourd’hui, je porte toujours un cuissard compressant, même à l’entraînement. Il favorise la récupération, permet de répéter les efforts et les courses. Le seul problème réside dans le fait qu’il soit noir et que les arbitres exigent une couleur similaire au short. Il m’arrive d’ajouter, par-dessus, un autre cycliste violet ou blanc. Au final, ça fait trois couches ! »

12 km à pied, et tout pour enchaîner

« Je parcours entre onze et douze kilomètres par match. C’est un peu au-dessus de la moyenne, mais cela s’explique par mon positionnement au milieu. Avec l’âge, j’ai même l’impression de progresser dans ma capacité à répéter les courses de haute intensité. Il faut dire qu’on réalise un gros travail avec Greg’ Dupont, notre Préparateur Physique. Il me connaît et sait comment je réagis à l’effort. Je progresse beaucoup à ses côtés. »

Le gauche pour commencer !

« Je ne suis superstitieux que pour deux choses : il y a d’abord mon protège-tibia gauche que j’applique toujours le premier, et mon alliance, que j’embrasse quand j’entre sur le terrain. Je ne sais pas pourquoi mais chez moi, ces rituels sont immuables. En oublier l’un d’eux ? Il ne vaudrait
mieux pas y penser (rires). »

Repérage, massage et dosage

« Mon programme d’avant-match est très simple : je vais d’abord découvrir la pelouse et discuter avec les adversaires que je connais. Ensuite, je passe par la case massage dans le vestiaire. Là, je suis dans ma bulle, l’ambiance est très feutrée. Dans ma tête, mon match commence vraiment à l’échauffement, lorsqu’on ressent les premières sensations, balle au pied. Il est d’ailleurs préférable de bien négocier le premier ballon, histoire de partir sur de bonnes bases. »

Le volant qui tire à droite

« Mon poste naturel est celui de milieu de terrain relayeur. Il consiste d’abord à bien défendre, puis à pouvoir créer le surnombre sur des attaques placées. J’ai une préférence pour le côté droit. J’ai même déjà dépanné comme latéral ! Dans le football d’aujourd’hui, la polyvalence est, de toute façon, nécessaire. »

Quand la pression retombe

« J’ai longtemps eu du mal à trouver le sommeil après les matches. Il fallait que je revois ma prestation, que je la décortique… J’ai effectué un gros travail sur moi-même pour apprendre à relativiser. Aujourd’hui, quel que soit le résultat de la partie, je parviens à "couper" plus facilement. En rentrant à la maison, je regarde la télé : Infosport, un film ou une série, accompagné d’une petite bière blonde pour décompresser (clin d’œil). »

Défense de perdre !

« Quand j’étais petit, mon père m’encourageait à ne rien lâcher sur le terrain. Je me suis probablement construit avec cet état d’esprit combatif. Cela m’allait plutôt bien car je suis un mauvais perdant (il sourit). Il faut le savoir, je déteste la défaite (il pèse ses mots), que ce soit en football ou
dans n’importe quel jeu, j’ai ça dans les gènes. Demandez à ma sœur, elle se souvient encore de nos parties de Monopoly qui tournaient mal… »

Un caractère bien trempé

« Les gens me voient peut-être comme quelqu’un de râleur. C’était vrai à une certaine époque, mais avec l’âge, l’expérience et la naissance de mes enfants, je me suis beaucoup canalisé. Le footballeur le plus coriace qu’il m’a été donné d’affronter ? Sans doute Benoît Cheyrou. C’est un très bon joueur qui n’est jamais facile à prendre. Nous avons livré de beaux duels, lui et moi. »

Envole-moi !

« Ceux qui voyagent avec moi le savent, je déteste prendre l’avion, même si là encore, je suis beaucoup plus apaisé aujourd’hui que par le passé. Au début de ma carrière, j’appréhendais vraiment de m’envoler. J’ai réussi à cerner mes craintes et je sais maintenant que pour ne pas y penser, je dois avoir l’esprit occupé par une console, un film ou un bouquin. »

"Ah mon dieu qu’est ce qu’il est bon !"

« Un groupe de supporters (les Y’est d’dins) m’a offert une vraie chanson à mon nom (sur l’air d"“In the Navy" des Village People). Toute cette bande est d’ailleurs venue me la chanter en direct au restaurant, lorsque nous étions tous rassemblés pour fêter ma 300e en Ligue 1. J’avais beaucoup apprécié. Ce refrain me rappelle de bons souvenirs, ceux du doublé 2011, mais aussi de mes enfants qui n’arrêtaient pas de le fredonner à la maison (il sourit). »