Christophe Galtier : « Être heureux cette saison comme lors des précédentes »

PAR ARTHUR NOET

Éloigné du Domaine de Luchin et de ses Dogues lors du confinement, Christophe Galtier a retrouvé ses joueurs, son club, son métier d’entraîneur. Quelques mois après l’arrêt définitif de la Ligue 1, le technicien lillois revient sur une période étrange, mais surtout sur son obligation de s’adapter.

« L’intersaison la plus étrange de ma carrière »

« On n’a jamais vécu ça. On navigue à vue. On sera à plus de 160 jours entre notre dernier match de championnat (contre l’OL, le 8 mars dernier) et celui contre le Stade Rennais (première journée de Ligue 1, le 23 août prochain). On va dans l’inconnu, oui, mais on ne doit pas être déstabilisés. C’est l’intersaison la plus étrange de ma carrière. Étrange, singulière et particulière. J’ai échangé avec des personnes du football pendant cette période, notamment des personnes évoluant à l’étranger et qui reprenaient l’entraînement lorsqu’on nous a appris que nous ne reprendrions pas. Se projeter sur le futur était difficile pour nous, on attendait, et finalement, on n’a pas repris ».
 

« On est dans l’adaptation »

« Avec l’arrêt du championnat, on a basculé sur autre chose pour préparer la nouvelle saison. Quand j’étais en formation, on me répétait souvent : « l’entraîneur doit s’adapter ». Cette période est un rappel pour tous, et on est en plein dans l’adaptation. Cependant, notre méthodologie de travail est la même, la philosophie aussi. Mais il y a l’incertitude de voir arriver des joueurs rapidement. Le COVID-19 a engendré un gros problème économique pour le football français, et tout le monde n’est pas logé à la même enseigne ».

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« Sur un plan personnel, je me suis posé »

« En tant que coach, j’ai pris du recul en l’absence de compétition. J’ai affiné mon travail, j’ai réfléchi à notre manière de jouer. Le fait de ne pas avoir de pression m’a permis d’idéaliser le jeu que je voulais mettre en place. On ne doit pas renier nos principes de jeu, on doit être plus performants dans nos attaques, être très présents dans le camp adverse… J’ai eu beaucoup de réflexions à ce sujet, j’ai beaucoup travaillé sur nos matchs de l’an dernier en échangeant avec le staff. Sur un plan personnel, je me suis posé. C’est un métier terriblement prenant ».


« Mon club, mon vestiaire, mon staff, c’est une famille »

« Le fait d’avoir eu cette coupure m’a fait écouter le silence du confinement. Et quelques fois, c’est bon d’écouter le silence, ça vous parle. Mais le football, mes joueurs, le club, les supporters m’ont manqué. Une fois, on a fait une vidéo-conférence à 35. C’était un bazar sympathique, mais nous étions heureux de nous entendre les uns les autres. Heureusement que nous n’avons jamais perdu contact car on voulait reprendre. Mais d’une manière incroyable, le football m’a manqué. J’en ai profité pour me régénérer. Mon club, mon vestiaire, mon staff, c’est une famille. Mais le confinement m’a montré que le football français n’était pas une famille ».


« Mettre à disposition du club les outils pour être performants »

« Beaucoup de choses ont changé depuis mon arrivée. Il y a une volonté de mettre à disposition du club les outils pour être performants. Je suis arrivé dans une situation difficile, dans l’inconnu. Derrière, quand on a posé les bases, quand on a réfléchi pour avoir une équipe performante, tout est allé vite. Le club est dans le trading de joueurs, mais on demande à un entraîneur de développer les joueurs à fort potentiel, de leur apprendre le métier, de les faire progresser rapidement, mais on demande surtout des résultats. Plus mon schéma est clair dans ma tête, plus il est simple à mettre en place par les joueurs. Mon souhait pour cette saison ? Être heureux comme lors des précédentes ! (sourire) ».

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