Djibril Sidibé : "Plaisant d’être confrontés aux meilleurs"

Défenseur latéral incontournable du championnat français, Djibril Sidibé a entamé cet été sa quatrième saison chez les Dogues. À seulement 23 ans, l’ex-international Espoir tricolore ne cesse de progresser. Ça tombe bien, voilà qu’il nous livre son ressenti deux jours avant de prendre la direction de Lyon.

Djibril, Vous venez de vivre une trêve internationale de deux semaines. Comment avez-vous comblé le temps entre votre victoire face au Gazélec Ajaccio (1-0) et votre déplacement à Lyon (samedi 17h) ?
L’objectif fixé par le coach durant cette trêve était de travailler très dur, en axant nos efforts sur les points où nous étions un peu en difficulté depuis le début de saison, à savoir le jeu vers l’avant et sur les côtés, ainsi que la spontanéité. Les séances étaient davantage basées sur des affrontements en 4 contre 4 ou 5 contre 5, histoire de mettre beaucoup d’intensité et du mouvement, de se montrer disponible par rapport au partenaire. Durant cette période, il a fallu emmagasiner un maximum d’énergie, faire simplement du jus comme on dit pour nous permettre de répéter les efforts.

"Je ne suis pas obsédé par l’idée d’intégrer une sélection. Je laisse les choses faire."


Qui dit trêve internationale, dit sélection. Où en es-tu dans ta réflexion et ton choix entre la France et le Mali ?
Ce n’est pas évident. Je n’ai pas eu d’approche particulière du sélectionneur Didier Deschamps. Mais j’en suis à un stade où je ne suis pas obsédé par l’idée d’intégrer une sélection. Je laisse les choses faire. Je le répète, l’objectif est d’abord d’effectuer le plus de matchs possibles, de continuer à progresser en club, de rester sur ma lancée et de réaliser une saison pleine avec le LOSC, en augmentant mes statistiques, que ce soit au niveau des buts ou des passes.

Choisir le Mali reste malgré tout envisageable ?
Pourquoi pas, je suis ouvert aux deux sélections. Je n’ai que 23 ans et je peux encore faire des choix. Je ne ferme aucune porte. Ce n’est pas facile de se prononcer sur un avis définitif car dans le football, tout va très vite : une suspension, une contre-performance ou au contraire une très grande prestation… tout ça peut te propulser dans un sens comme dans un autre. On le voit avec Martial ou d’autres jeunes que j’ai pu côtoyer chez les Espoirs. Jouer pour une équipe nationale est évidemment formidable, mais avant cela, j’ai des étapes à franchir qui sont atteignables. Gage à moi de travailler, de rester modeste, d’être rigoureux, régulier et de montrer mon meilleur visage sur le terrain.

Tu viens d’entamer ta quatrième saison chez les Dogues et tu affiches de plus en plus de matchs de Ligue 1 au compteur année après année (14 en 12-13, 20 en 13-14, 25 en 14-15). Te fixes-tu un objectif ?
J’en ai discuté récemment avec les dirigeants qui sont satisfaits de ce que je fais. Maintenant oui, je ne compte pas m’arrêter là. Je veux jouer encore plus, progresser dans le domaine tactique, technique et me concentrer afin de compter une saison pleine à mon actif. Je dois prendre le maximum de plaisir et disputer toutes les compétitions possibles. 

Cet exercice 2015-2016, parlons-en. Comment le perçois-tu ?
Je parlerais d’un tout, d’un nouveau cycle entamé avec un effectif composé de jeunes, d’anciens. Il faut s’adapter et je pense que le LOSC en a largement la capacité car ça reste un club généreux et structuré. C’est surtout intéressant pour les jeunes de se hisser à ce niveau-là. Hervé Renard tient vraiment des paroles positives à notre égard et croit en nous. La concurrence est là, saine. Ça peut-être une saison importante car la plupart de l’effectif a déjà grandi, tandis que les jeunes se sont vite fondus dans le collectif. Gardons simplement cet état d’esprit irréprochable et tout ira bien.

"Je ne suis ni un jeune qui arrive, ni un cadre avec suffisamment d’expérience. Par contre, je représente un lien idéal entre ces deux générations."


À ton propos, te considères-tu comme un cadre au regard de ton ancienneté au club, malgré ton jeune âge ?
Disons que je me retrouve dans une situation un peu charnière dans le vestiaire. Je ne suis ni un jeune qui arrive, ni un cadre avec suffisamment d’expérience. Par contre, je représente un lien idéal entre ces deux générations. À moi d’apporter en termes de valeurs humaines, de conseils, de prôner l’entraide et la solidarité.

En parlant des jeunes, tu connais bien l’un des nouveaux venus, en l’occurrence Benzia. Peux-tu nous en dire un mot ?
C’est vrai (il sourit) J’avais côtoyé Yassine (Benzia) chez les U20 ou les Espoirs de Willy Sagnol à l’époque et je dois dire que j’ai beaucoup d’affinités avec lui. C’est un bon joueur, doué techniquement, très sympa, généreux et intelligent. Il veut donner du plaisir aux gens et c’est tout à son honneur. Depuis qu’il est arrivé, avec Sofiane (Boufal) et lui, on ne se quitte pas. Le LOSC a réalisé un bon recrutement en enrôlant ces jeunes. À nous désormais de trouver la bonne carburation et de faire en sorte que la mayonnaise prenne.

"Affronter Lyon reste un bon match à jouer, la motivation viendra naturellement."


À commencer dès samedi à Lyon… Un mauvais souvenir, non ?
Même si nous ne sommes pas focalisés là-dessus, le match de l’an dernier reste quelque part dans notre tête (3-0, triplé de Lacazette). Mais les circonstances étaient différentes. On sortait d’un déplacement éprouvant à Wolfsburg (1-1) et il ne restait quasiment plus de joueurs valides ou à 100% physiquement. Affronter Lyon reste un bon match à jouer, la motivation viendra naturellement. Il est toujours plaisant de se confronter aux meilleurs. C’est là qu’on progresse.

Quels sont les dangers à surveiller de près chez les Lyonnais selon toi ?
Déjà, malheureusement pour l’OL et l’Équipe de France, ils ont enregistré une grosse perte avec la blessure de Fekir. Maintenant je ne m’en fais pas pour eux car ils disposent de joueurs de qualité et d’un collectif rodé, avec des éléments habitués à évoluer ensemble depuis plusieurs saisons. Cette équipe est construite pour jouer, conserver le ballon et pratique un jeu offensif. Ce sera à nous d’y répondre, de rester vigilants, compacts, de ne pas faire n’importe quoi et d’essayer de retirer un résultat, que ce soit un match nul ou une victoire.

Merci Djibril Sidibé. #OLLOSC, c’est ce samedi 12 septembre (17h) au Stade de Gerland.