« Tout d'abord, tout va bien pour moi. La santé est là, je peux garder la forme. Je suis confiné en Belgique, loin de ma famille. J'aimerais les retrouver car ils me manquent. Lille me manque aussi. Heureusement, ce n'est pas loin et quand je peux, je reviens. J'étais d'ailleurs au Stade Pierre Mauroy pour la victoire contre Lyon avant le confinement ! ». 

Yves Dabila (23 ans) sait ce qu'il veut. Arrivé chez les Dogues en provenance du centre de formation de l'AS Monaco en juillet 2017, le défenseur central ivoirien continue sa progression. Après 24 apparitions en Ligue 1 Conforama en deux saisons au LOSC, c'est au Cercle Brugge KSV qu'il a décidé de poursuivre son ascension, en prêt, afin d'acquérir un maxium d'expérience. « Je suis parti en prêt pour gagner du temps de jeu. Avant l'interruption du championnat, j'étais dans mes objectifs. Je jouais, j'enchaînais les matchs. Je sens que je progresse, confie le défenseur de 23 ans. Au début, c'était compliqué pour le club car nous ne gagnions pas. Durant cette période, j'ai porté le brassard en l'absence de notre capitaine, blessé. C'était un rôle qui n'était pas facile, mais j'ai porté cette responsabilité en donnant mon maximum ». 

Après ce gage de confiance, Yves Dabila se place comme un maillon fort de la défense belge. Cependant, le club change d'entraîneur et les choses changent pour l'Ivoirien. « Quand le nouvel entraîneur est arrivé, j'ai passé plusieurs matchs hors du terrain. J'ai alors demandé à participer à la Coupe d'Afrique des Nations U23 avec la Côté d'Ivoire », explique le Dogue. En Égypte, un seul objectif pour les Éléphans : une qualification pour les prochains Jeux Olympiques. Un souhait exaucé puisque la Côte d'Ivoire atteint la finale de la compétition, s'inclinant face au pays hôte, l'Égypte, en prolongations (2-1). Et si l'objectif de la Côte d'Ivoire fût atteint, Yves Dabila se mua en véritable leader de l'équipe, marquant notamment le but de la qualification pour les demi-finales lors du troisième match de la compétition face à la Zambie (1-0), et figurant dans l'équipe type de la compétition. « La Coupe d'Afrique des Nations, c'était magnifique. J'ai eu la chance de marquer un but qualificatif, mon premier dans une telle compétition, avec le maillot ivoirien. Je garde un très beau souvenir de cette compétition car nous avons qualifié la Côte d'Ivoire pour les Jeux Olympiques, ce qui n'était pas arrivé depuis 2008 et la génération Salomon Kalou, Gervinho... C'était l'objectif d'une nation », explique-t-il avec une fierté non dissimulée.

À son retour de sélection, les choses bougent en club. « Tout s'est enchaîné. J'ai gagné ma place de titulaire, j'enchaînais les matchs. On était dans une période cruciale car on devait gagner pour sauver le club, ce qu'on a fait. On a enchaîné quatre succès. C'est dommage qu'on ne puisse pas continuer car nous étions sur une bonne dynamique. Mais le plus important, c'est la santé. Mais globalement, je suis content de mes performances individuelles, tout en sachant que je peux encore faire mieux ». 

La tête sur les épaules, Yves Dabila reste évidemment attaché au LOSC. Alors à quelques mois de faire son retour au sein de l'effectif lillois, l'Ivoirien tire son propre bilan de la saison de ses partenaires Dogues. « J'ai tout suivi, évidemment (sourire). Je suis en contact avec la majeure partie de l'équipe. C'est dommage, ils étaient sur la même lignée que la fin de saison dernière. Je suis fier d'eux. On avait (il se reprend, souriant). Ils avaient tous envie de rejouer la Champions League. Ils se battaient pour ça, pour les supporters, pour le club. Ils le méritaient », assure-t-il.

Avant de clore cet entretien, notre défenseur a souhaîté dire un dernier mot. « J'ai un message pour le LOSC, ses supporters et les Lillois en général : restez forts en cette période. On va tous revenir. Alors restez confinés, respectez les consignes d'hygiène car la santé est le plus important. Pour ma part, j'ai hâte de revenir au Stade Pierre Mauroy vous retrouver ». Voilà qui est dit !