Les mots (toujours) justes de Loïc Rémy

PAR MAXIME POUSSET

Le début de saison lillois, la Champions League, mais aussi son approche du métier de footballeur, son expérience, son rapport à la transmission… Quand Loïc Rémy parle, on l’écoute. Ça tombe bien, on avait plein de questions à lui poser.

 

Quel bilan à la mi-novembre ?

 « Si je devais tirer un bilan à l’instant T ? Je dirais qu’on a soufflé le chaud et le froid. Cette saison, le classement est très dense, il y a peu de différences de points entre le 2ème et le 11ème. Si bien que pour l’instant, il est difficile de se faire un avis sur notre rang. Je sais juste qu’on a su garder notre dynamique de l’an passé à domicile, là où nous péchons à l’extérieur. Il va falloir rectifier ça. Ce championnat serré nous invite aussi à nous montrer encore plus exigeants envers nous-même, à ne négliger aucun match, car on sait qu’une série peut vite nous propulser vers le haut. C’est ce que je souhaite, même si de grosses échéances sont à venir d’ici la trêve. Mais pour l’heure, je dirais qu’il s’agit d’un bilan moyen ++. »


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LA CHAMPIONS LEAGUE ? UN APPRENTISSAGE OBLIGATOIRE


« Beaucoup de joueurs de l’équipe ont découvert la Champions League cette saison. Cette campagne va nous permettre d’apprendre que dans cette compétition, tout se joue sur de petits détails. Car globalement, je pense que nous avons su rivaliser de plutôt belle manière avec nos adversaires. Mais il y a toujours eu ces petites erreurs. Elles auraient pu passer en championnat, mais elles se payent cash en Champions League. On a peut-être manqué d’expérience et je suis persuadé que le groupe sera meilleur et plus armé à l’avenir. Avec la Champions League, nous avons aussi découvert l’enchainement des matchs tous les trois jours. Donc automatiquement, la récupération, le travail invisible sont différents et deviennent encore plus importants. »
 

Des petits détails qui font la différence

« Moi qui ai connu plusieurs championnats européens, je peux mesurer la chance que nous avons au LOSC de pouvoir compter sur un staff compétent, qui sait nous placer dans les meilleures conditions. En plus de tout ce dispositif dispensé par le club, je sollicite des professionnels qui m’encadrent à titre personnel, avec qui je fais du cardio, de la boxe, de la natation… Mon objectif est de rester le plus compétitif possible dès qu’on a besoin de moi. C’est un tout. On appelle ça l’entraînement invisible. Ça passe par la récupération, le sommeil, les étirements, l’hydratation, la nutrition… Un joueur qui veut durer longtemps au très haut niveau est obligé de prendre en comptes ces paramètres. Parois on peut avoir tendance à se dire : « c’est bon je peux faire un écart, de toute façon j’ai entrainement après, je vais éliminer ». Mais plus tu prends de l’âge et plus il faut faire attention à ces petits détails. »


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JAMAIS AVARE DE BONS CONSEILS AUX PLUS JEUNES


« Dans le groupe, on a vraiment des joueurs à l’écoute, curieux, qui veulent évoluer dans leur carrière, qui me posent des questions. Donc pour discuter, échanger, c’est forcément plus facile. Mais ce n’est pas parce que je possède un certain vécu que j’ai la science infuse. Moi-même, je demande beaucoup de conseils à notre nutritionniste, par exemple. Pour savoir précisément ce que je dois manger les veilles de matchs, après les matchs… Mais il est clair que sur le terrain, c’est un vrai plaisir de transmettre, surtout aux joueurs du secteur offensif, puisque c’est là où j’évolue. »
 

Un profil précieux de buteur d’expérience

191114RemyOsimhen.jpg« Je n’ai pas un temps de jeu constant. Je ne peux pas dire que je m’en contente. Ce serait mentir, car je suis un compétiteur. Donc forcément, quand je suis amené à jouer, je me dois d’être au maximum de mes moyens. C’est aussi pour ça que j’ai mis en place toutes ces choses autour de moi, puisque j’en ai besoin pour être à 100%. Les gens ne mesurent pas à quel point l’effort est très violent pour un joueur de 32 ans, quand tu entres dans une fin de match à très haute intensité. Mes statistiques sont toutefois intéressantes (3 buts en 9 matchs, dont 4 titularisations, en L1). J’arrive à tirer mon épingle de jeu quand je joue, à marquer quand on fait appel à moi. »
 

Osimhen ? Un gros potentiel

« Victor a été une découverte pour tout le monde. Encore une fois, il faut souligner le recrutement du club, très judicieux dans ses choix. J’arrive maintenant à déceler les joueurs à gros potentiel, qui sont assidus et sérieux dans ce qu’ils font. Victor est de ceux-là. À l’entraînement, il met de l’intensité, c’est un vrai finisseur, un très bon buteur. Je le vois travailler après les séances, en musculation, prendre du temps pour s’occuper de son corps. Il possède un profil complet et je lui promets un très bel avenir s’il continue avec cette mentalité. Les gens font parfois la comparaison entre Victor et moi, car nous sommes tous les deux attaquants. Mais il n’existe aucune animosité entre nous. C’est quelqu’un que j’apprécie vraiment. Sur le terrain, nous sommes aussi complémentaires, nous l’avons déjà prouvé cette saison quand le coach nous a alignés tous les deux. »

Merci à Loïc Rémy pour sa disponibilité.

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