"Notre devoir, c'est de basculer sur Brest"

Dimanche 8 novembre à 13 heures, nos Dogues se déplacent à Brest pour conclure une semaine déjà illuminée d'une solide victoire européenne et poursuivre leur belle série d'invincibilité cette saison. Mais attention, c'est dans la confiance que le danger menace : les grandes équipes sont celles qui ne se relâchent pas ! Un message martelé par Jérémy Pied et le Coach en conférence de presse... ainsi que dans le vestiaire.

Christophe Galtier

 


 

 

De la répétition des performances

La confiance est importante au haut niveau, mais attention à l’excès de confiance, c’est difficile de se mettre en alerte quand on joue tous les trois jours. L’important, c’est le match d’après. Milan, c’est le passé, même si j’espère la qualification au bout. Maintenant, c’est Brest. Si nous restons sur les compliments de la victoire à Milan, nous allons être en grand danger. Notre devoir, mais aussi du staff et des joueurs cadres, c’est de vite basculer sur Brest. Oublier Milan. La confiance, oui, mais il faut une exigence extrême pour faire une performance en Bretagne.

Les grandes équipes sont celles qui sont capables de répéter les performances, et avoir toujours l’état d’esprit de compétiteurs. Je n’ai qu’une chose à dire : sur les deux derniers matchs en Ligue 1, nous n’avons pris que deux points. Contre des bonnes équipes, certes, mais si on a de l’ambition il va falloir aller chercher ces points. Brest est une bonne équipe, bien organisée. On va devoir être dans l’intensité, le rythme, dans la capacité à faire mal à l’adversaire. On a bien travaillé aujourd’hui et j’ai insisté sur ces éléments-là. Au-delà de la tactique, il y a la rigueur pour profiter de nos qualités.
 

De l'importance des repères du groupe

Il y a de la qualité dans le groupe tel qu’il a été constitué. Les postes ont été doublés, il y a le travail au quotidien ensuite, avec des repères bien précis pour les joueurs. Quand on travaille sur les animations offensives, les organisations défensives, les joueurs qui n’ont pas joué depuis quelques matchs sont prêts. Il y a enfin beaucoup d’échanges avec les joueurs, certains peuvent être déçus de ne pas jouer et c’est à nous de les encadrer.  C’est un travail de plusieurs mois. L’effectif que j’ai à ma disposition depuis janvier a été peu modifié, seulement avec quelques ajustements. Les joueurs ont des repères : je pense à Jonathan Bamba, Jonathan Ikoné. Yusuf Yazici, aussi, qui travaille depuis des mois avec nous, ainsi que Luiz Araujo. C’est une volonté du groupe de jouer vers l’avant.
 

Les supporters, on pense à eux

Les supporters, ça manque tout le temps. Un match sans supporters ne ressemble en rien à un stade avec du public. Mais je n’ai pas besoin d’en parler aux joueurs, ils le font souvent avant les matchs, dans le vestiaire. Ils reçoivent les encouragements et les félicitations, et c’est un sujet qui revient beaucoup parmi les joueurs. Il y a une frustration, mais quand on voit les supporters fiers de leurs couleurs, nous sommes les premiers heureux.


Jonathan David ? Qu’il continue comme ça 

Jonathan David a été très bon, vraiment, dans ce que je lui ai demandé. Il est impliqué sur les buts, son association avec Yusuf a été bonne. Ce matin, je lui ai dit de continuer, de ne pas être obsédé par le but même si c’est son rôle. D’autres tâches lui permettront de retrouver le chemin des filets. Je suis vraiment content de sa prestation contre Milan. Il n’y a pas de blocage psychologique, ses déplacements servent les partenaires, il est altruiste dans son jeu. Qu’il continue comme ça !


 

 

Jérémy Pied

 

 

“On ne se relâchera pas”

L’état d’esprit est très bon vu la dynamique actuelle. [Être invaincu] nous fait plaisir après Milan, mais je n’oublie pas nos trois matchs nuls d’affilée [Nice, Celtic puis Lyon] avant, qui ne nous plaisent pas car seule la victoire est importante. Je ne pense pas que Brest soit une équipe faible, ils font de très bonnes prestations. Milan, c’était l’Europa League, c’est fini, d’autant qu’on n’a encore rien gagné, nous ne sommes même pas encore qualifiés. Ne comptez pas sur nous pour nous enflammer. L’équipe est jeune, on ne se relâchera pas. 

Le secret, c’est la solidarité

Je vois qu’à chaque rotation dans l’effectif, les joueurs sont investis et veulent montrer au coach qu’ils le sont. L’attitude de tout le monde nous permet de faire de bonnes choses et de ne pas lâcher pour aller gratter quelque chose en n’importe quelle circonstance.
Il y a de l’entraide dans le groupe, du travail, mais on en revient toujours à l’attitude. Quand on est investi, c’est plus facile de rentrer dans l’équipe. On peut parfois manquer de rythme, mais cela se voit beaucoup moins avec l’état d’esprit.

“Yusuf Yazici ? C’est un frère pour nous”

C’est comme un frère pour nous, qui s’est très rapidement adapté. Il a eu malheureusement une grosse blessure l’an dernier, mais il a su revenir au courage. Son envie était présente depuis le début de saison, en attendant sa chance. Il a su la saisir en se montrant contre Lens, et la récompense a suivi en Europa League. Il est heureux, je pense que ça se voit quand il marque les buts. Ils [les joueurs Turcs] restent souvent ensemble mais c’est quelqu’un de facile d’accès, on peut rire avec lui mais il sait aussi être sérieux. Un très bon coéquipier. 

“Les supporters, on sait qu’ils nous regardent”

Le manque des supporters est évident. On le voit à tous les matchs, comme en Italie à Milan. C’était triste. Par l’intermédiaire des réseaux, je sais qu’ils sont contents de nous voir sur le terrain, ils voient notre envie de bien faire, ils sont derrière nous. Maintenant on fera le maximum pour continuer et être le plus haut possible quand ils pourront revenir. On essaye de respecter ce que nous demande le Gouvernement, mais on pense à eux et c’est pour eux qu’on joue. On sait qu’ils nous regardent.