Rétro Go LOSC ! Coup de fil à Dante

Tout au long de l’année Go LOSC !, le magazine officiel du club nordiste, effectue une plongée verticale dans la vie des Dogues pour vous permettre de découvrir la face cachée de vos joueurs favoris. Aujourd’hui, LOSC.fr revient sur l'interview rétrospective de Dante Bonfim (parue dans Go LOSC ! n°25).

Saviez-vous qu’un ex-Dogue rayonnait sur la Bundesliga au point d’être considéré comme l’un des meilleurs défenseurs du championnat Allemand ? Coupe afro au vent et impact physique permanent, Dante Bonfim dirige d’un pied de fer l’arrière-garde du surprenant Borrusia Mönchengladbach. Pour Go LOSC !, le stoppeur brésilien revient sur son passage dans la capitale des Flandres.

Si on te dit hiver 2003, à quoi penses-tu ?
(il sourit) À ce qui restera comme le tournant de ma carrière : mon arrivée au LOSC. Je ne cache pas qu’au début, ce n’était pas évident. J’avais 20 ans, j’étais seul et je ne parlais pas français. Mais je me suis accroché… malgré le froid polaire.

Jamais évident pour un Brésilien, n’est-ce pas ?
Question climat, ce fut dur, je l’avoue. Quand j’ai atterri à Lille, c’était tout blanc, je voyais la neige pour la première fois de ma vie ! Je n’avais qu’une envie, retrouver le soleil. Et puis je me suis fait violence en me disant « Tu es en Europe, tu réalises ton rêve en jouant dans un grand championnat, alors prends ton mal en patience. »

Quelle image avais-tu de la Ligue 1 avant d’y faire tes débuts ?
Comme tous les Brésiliens, je la connaissais de réputation. Beaucoup de mes compatriotes ont joué ici, dont mon idole, Ricardo. Il a longtemps incarné mon modèle, d’autant qu’il était défenseur et gaucher, comme moi.J’ai même eu la chance d’évoluer sous ses ordres lorsqu’il entraînait la Juventude.

“Au LOSC, J’ai appris la rigueur“

Il y a eu la Ligue 1 mais aussi la Coupe de la Ligue. T’en souviens-tu ?
Si tu fais allusion à mon premier but, je peux assurer que je ne l’ai pas oublié (il se marre). C’était dans le Chaudron contre Saint-Etienne (0-2, le 26/10/05). Je revenais de blessure, une galère incroyable de plusieurs mois. C’était une sorte de cadeau du ciel. Un grand moment de bonheur, à l’image de ce que nous venions de connaître en 2005.

Cette année-là, le LOSC termine vice-champion de France. Ça compte dans une carrière, non ?
Totalement. Nous avons réalisé une saison incroyable alors que nous n’étions pas attendus. Personnellement, j’ai peu joué (2 matches) à cause des blessures et de la concurrence de grands défenseurs centraux comme Plestan, Vitakic, Tavlaridis ou Rafael, mais je l’ai vécue avec une grande intensité.

Avec le recul, qu’as-tu appris au LOSC ?
(sans hésiter) La rigueur. Au Brésil, je ne vais pas dire qu’on joue à la baballe, mais tactiquement, ce n’est pas aussi série. Au LOSC, l’erreur défensive était interdite. C’est quelque chose que j’ai dû travailler, et ça a pris du temps.

Quel joueur lillois t’as le plus inculqué ce métier de défenseur ?
Dans l’engagement et dans la mentalité, je dirais Gregory  Tafforeau. À l’entraînement comme en match, il était toujours à fond. Même blessé, il serrait les dents et jouait à 100%. C’était un vrai exemple pour moi.

Après un prêt à Charleroi, tu t’engages avec le Standard de Liège où tu es sacré champion de Belgique. Un tournant ?
En partant du LOSC, j’avais déjà énormément progressé. C’était sans doute le moment d’accumuler du temps de jeu. Au Standard, j’ai vécu l’une des plus belles pages de l’histoire du club en remportant le titre, vingt-cinq ans après le dernier succès des “Rouches” en championnat. Je jouais tous les matches, ce fut une étape capitale de ma carrière.

“J’ai fait la connaissance de Rudi Garcia, un homme très humble qui respire le foot. Je pense que le LOSC a beaucoup grandi sous sa houlette.“

Et puis il y a ce grand saut en Bundesliga, à Mönchengladbach, où tu as véritablement explosé. Comment vis-tu cette nouvelle notoriété ?
Avec beaucoup de bonheur. Un récent vote m’a placé dans le top 3 des défenseurs du championnat allemand. Cela me fait forcément plaisir et m’encourage à travailler encore davantage pour y rester, car c’est ce qu’il y a de plus difficile. Ici, j’ai la chance d’évoluer tous les week-ends devant 50 000 personnes. La ferveur est immense.

La Seleção, tu y penses ?
(il prend une grande inspiration, puis souffle) Tous les Brésiliens ont ce même rêve. Malgré mon âge (il a 28 ans) et le temps qui passe, j’espère toujours que ça arrivera. Qui sait ? Si nous arrachons la qualification en Champions League la saison prochaine, peut-être que j’aurais l’occasion de me montrer au plus haut niveau. D’ailleurs, pourquoi ne pas retrouver le LOSC dans cette compétition ?

À ce propos, gardes-tu un œil sur les résultats des Dogues ?
Bien sûr ! J’ai vécu le doublé avec beaucoup de joie, d’autant que je connais Emerson. J’ai également rencontré Rudi Garcia au mariage de Michel Bastos. C’est un homme très humble qui respire le foot. Je pense que le LOSC a beaucoup grandi sous sa houlette. Avec le Grand Stade qui arrive, tout est fait pour que le club se fasse une place en Europe.

Retrouvez prochainement sur LOSC.fr d'autres rétrospectives parues cette saison dans Go LOSC !