L'interview

Arnaud Dos Santos : "Signer au LOSC ? J'y avais vu un lien avec mes racines"

Quatre décennies au LOSC et autant de fonctions, de casquettes qui ont fait, au fil du temps d’Arnaud Dos Santos un Lillois pur jus. Joueur (1977-1981), entraîneur adjoint (1981-1982), entraîneur (1982-1984), puis scout (2009-2012) chez les Dogues avant de diriger le satellite mouscronnois (2012-2013), l’homme à la moustache revient brièvement sur ses années loscistes.

L’ambiance est aux retrouvailles au Stade Pierre Mauroy, dans la loge dédiée aux ex-joueurs du LOSC. Nous sommes le 13 novembre dernier, à la mi-temps de LOSC-Angers. Sur le terrain, en contrebas, Lillois et Angevins se disputent une rencontre plutôt fermée (et que les hommes de Paulo Fonseca gagneront 1-0). Plus tôt dans l’après-midi s’est tenue l’Assemblée Générale de l’association des Anciens Dogues, dont Arnaud Dos Santos, adhérant, était l’invité d’honneur. On en a profité pour se rappeler aux bons souvenirs de ses années lilloises.

Que représente le LOSC pour vous ?
Ma mère est née à Emmerin, c’était une pure Lilloise. Quant à mon père, il était supporter de l’Olympique Lillois. J’étais donc foncièrement supporter lillois dans ma jeunesse. Vers la fin de ma carrière, lorsque le LOSC s’est présenté à moi, j’ai signé ici avec beaucoup de plaisir en y voyant un lien avec mes racines, celles de mes parents, mais aussi de mes oncles. J’étais très heureux de venir jouer ici. Ça a duré quatre ans (1977-1981). J’ai connu la montée en D1 et le titre de champion de France D2 en 1978.

C’est d’ailleurs au LOSC que vous avez entamé votre reconversion…
Oui. En 1981, j’ai arrêté ma carrière et je suis immédiatement devenu adjoint de monsieur José Arribas pendant une saison. J’ai énormément appris auprès de ce grand entraîneur. Il savait qu’il allait bientôt prendre sa retraite. Il m’a confié qu’il voyait en moi un éducateur né et qu’il souhaitait que je sois son successeur. Il est donc intervenu auprès des dirigeants pour proposer mon nom. Ils ont accepté et c’est comme ça que je me suis retrouvé entraîneur du LOSC à l’été 1982.

Dos santos

On imagine que ça n’a pas dû être évident d’entraîner ses anciens partenaires ?
Effectivement, ce n’était pas facile. Charly Samoy, qui avait lui aussi été joueur au LOSC et qui était alors Directeur Sportif m’avait dit un jour : « Tu sais Arnaud, tu as été nommé, c’est bien, je suis content pour toi, je travaillerai avec toi, mais sache que ça ne va pas être facile car on a été partenaire, donc entre guillemets, copains. » Je suis resté deux ans à la tête de l’équipe. Deux saisons plutôt moyennes où nous terminons 13èmes puis 9èmes, mais avec une demi-finale de Coupe de France à la clé en 1983. On perd de justesse 1-0 contre le FC Nantes de José Touré, avant de faire match nul (1-1) au retour, car à l’époque, la coupe se jouait en deux matchs.

Vous quittez le LOSC en 1984 pour mener une belle carrière d’entraîneur pendant 20 ans. Quelle longévité !
J’ai voyagé à gauche, à droite, mais je me rends compte que mis à part deux expériences à Istres (1993-1994 et 1999-2001), j’ai toujours entraîné dans le nord de la France (Lille, Beauvais, Rouen, Lens, Amiens, Beauvais).

En 2004, vous décidez de prendre votre retraite du football, jusqu’à…
…Jusqu’à ce coup de fil de Jean-Michel Vandamme, oui. En 2009, il m’a proposé de m’occuper du scouting du LOSC. J’ai accepté et c’est ainsi que je suis revenu dans le football, mais dans un autre rôle. Je n’étais plus sur le terrain. Enfin à ce moment-là…

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Car en 2012, vous reprenez le fil de votre carrière de coach. Racontez-nous.
Le LOSC, qui venait de racheter le club de Mouscron alors en D2 belge, m’a proposé d’en prendre la tête. J’en garde le souvenir d’un intermède intéressant. J’ai beaucoup apprécié de travailler avec un staff essentiellement lillois. La première saison (2012-2013), nous avons fait les barrages pour la montée, mais nous n’y sommes pas parvenus. Et la saison suivante, j’approchais des 70 ans, alors j’ai laissé ma place. Mais quand je suis parti, nous étions deuxièmes au classement.

Si vous ne deviez retenir qu’un seul souvenir de vos années lilloises, ce serait lequel ?
Sans hésiter notre victoire 3-0 contre le grand Saint-Etienne, en 1979. On avait passé le milieu de terrain cinq fois mais avions marqué trois buts. Nous avions une belle équipe avec Zarko Olarevic, Pierre Pleimelding, Roberto Cabral ou Philippe Bergeroo, qui avait arrêté un penalty ce soir-là à Grimonprez-Jooris. C’est un souvenir extraordinaire.

Quand vous regardez le LOSC aujourd’hui, arrivez-vous à mesurer le chemin parcouru par le Club depuis votre époque ?
Totalement ! Quand j’étais entraîneur, je peux dire que je faisais de l’artisanat. J’étais tout seul. Il fallait entraîner l’équipe, faire la préparation athlétique, coacher les gardiens. Aujourd’hui, lorsqu’on voit les staffs des équipes, leurs outils, on constate vite que le métier a changé. Ce sont des multinationales. Le LOSC a franchi plusieurs paliers. Ça me rend fier. Comme tous les anciens joueurs de ce club, j’ai apporté ma pierre à cet édifice. Je suis les résultats du Club et je trouve que ce que produit l’équipe cette saison est vraiment intéressant. Il y a du jeu, des buts. Pour moi, le LOSC est l’une des plus belles équipes de Ligue 1.

Dos Santos

 

Arnaud Dos Santos

19 septembre 1945 à Beautor (Aisne)
Milieu de terrain défensif, puis entraîneur

Clubs (comme joueur) : US Chauny (1960-1963), AS Beautor (1963-1964), US Boulogne (1964-1966), FC Rouen (1966-1970), AS Monaco (1970-1972), Girondins de Bordeaux (1972-1974), Troyes AF (1974-1977), LOSC (1977-1981)

Clubs (comme entraîneur) : LOSC (1982-1984), AS Beauvais (1984-1986), FC Rouen (1986-1990), RC Lens (1990-1992), FC Istres (1993-1994), Amiens SC (1994-1998), FC Istres (1999-2001), AS Beauvais (2003-2204), Royal Mouscron-Peruwelz (2012-2013)