Moi, Salomé, femme et footballeuse

PAR MAXIME POUSSET

Ce dimanche 8 mars, vous le savez, c’est la journée internationale des droits des femmes. Un événement auquel le LOSC est particulièrement sensible, lui qui a, voici déjà 5 ans, lancé sa section féminine. À l’heure où le football féminin poursuit sa mue et son développement dans la société, nous avons donné la parole à Salomé Elisor, joueuse au LOSC et jeune femme épanouie.

L’OL, l’OM et le LOSC à seulement 23 ans

p16-17_Elisor1.jpg“Je m’appelle Salomé Elisor, j’ai 23 ans et j’ai commencé le foot à l’âge 5 ans, au FC Istres où j’ai eu la chance de rencontrer un entraîneur qui était favorable au développement du foot féminin. J’y ai joué jusqu’à mes 15 ans, pour ensuite rejoindre l’INF Clairefontaine en parallèle à la section féminine de l’Olympique Lyonnais. Comment s’est passé le passage du foot mixte au foot féminin ? Eh bien déjà, je n’étais plus la chouchoute (rires). J’ai dû découvrir un autre style de football. J’ai ensuite évolué à l’Olympique de Marseille (D1), puis j’ai totalement arrêté pour partir à l’aventure en Australie, avant de reprendre l’année dernière à Grenoble (D2), puis depuis cet été au LOSC.”
 

Fille et sœur de footballeur

“Je tiens cette passion de mon papa qui était footballeur professionnel au FC Istres, notamment. Et puis j’ai trois petits frères (dont un évolue aujourd’hui à Ajaccio), donc forcément, j’ai toujours baigné dedans. On ne va pas se mentir, à l’époque, j’étais la seule fi lle à jouer au foot avec les garçons dans la cour récré, mais aujourd’hui, heureusement, les choses changent. Je n’ai jamais eu de problèmes avec mes coéquipiers garçons, quand j’étais petite. Les soucis venaient parfois plutôt des papas qui n’acceptaient pas toujours qu’une fi lle prenne la place de leur fi ls sur le terrain. Il y avait beaucoup de jugements autour de ça. Ça forge le mental. Mais globalement, je garde de ces années mes plus beaux souvenirs.”

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Joueuse et chargée de communication

“Aujourd’hui, je ne suis pas professionnelle, même si au LOSC, nous le sommes dans l’approche, dans les structures, dans notre entraînement quotidien. À côté de ma carrière de joueuse, je travaille aussi pour le LOSC à travers un contrat aidé dans la communication du foot féminin (et notamment dans LOSC In The City). J’arrive à allier les deux. Ma passion m’a permis de beaucoup voyager. C’est un enrichissement. J’ai fait le tour de France, j’ai visité le monde, mais a contrario, je ne suis jamais vraiment restée à un endroit pour m’y construire. Je suis encore en recherche de cela.”
 

Le foot féminin ? Une image positive

“L’image du football féminin a beaucoup évolué ces dernières années. Je la trouve assez positive aujourd’hui dans la tête des gens, même s’il y aura toujours des préjugés. Quand je joue au foot avec des gens que je ne connais pas dans ma vie privée, il arrive parfois (mais rarement) que je tombe sur des garçons avec un égo surdimensionné, plein d’a priori. Alors bien sûr, même si je joue à un bon niveau féminin, on n’a pas les mêmes cuisses. S’ils me mettent un coup de physique, ça se ressentira. Mais la plupart sont respectueux et corrects dans leur jeu.”

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