​Florent Ladeyn est aussi Dogue jusqu’au bout

PAR MAXIME POUSSET

Quand le LOSC accélère dans la course au titre, c’est toute une ville qui se mobilise à ses côtés. Dogues jusqu’au bout, les Lillois font corps avec leur club, qu’ils soient supporters anonymes, artistes ou commerçants. Aujourd’hui, partons à la rencontre de Florent Ladeyn, chef cuisinier bien connu des gastronomes lillois et passionnément amoureux du LOSC, qu’il soutient à sa manière.


Les établissements de Florent Ladeyn

L'Auberge du Vert Mont, 1318 Rue du Mont Noir, 59299 Boeschepe
Bloempot, 22 Rue des Bouchers, 59800 Lille
Bierbuik - Bloemeke, 19 Rue Royale, 59000 Lille



DSC_0537_resultat.jpgSi vous tendez attentivement l’oreille dans les rues de la capitale des Flandres en cette semaine de l'Ascension, il est fort à parier que toutes les conversations convergent vers un seul et même sujet : le LOSC, son derby remporté face à Lens (0-3) et le sprint final qui s’étire passionnément vers ses derniers coups de rein. Fervent supporter des Dogues, Florent Ladeyn est de ces Lillois qui refont le match : « Jouer un derby est déjà en soi un grand moment dans une saison. En cela, je suis content que Lens soit remonté en Ligue 1, car ça nous manquait. Mais gagner un derby, c’est encore mieux », débriefe avec enthousiasme ce chef cuisinier de bientôt 37 ans, qui a regardé la rencontre avec ses associés, supporters lillois et forcément ravis, comme lui.
 
Pour le finaliste de Top Chef 2013, la saison losciste était tout sauf annoncée comme figée parmi les hautes sphères de la Ligue 1. « On savait qu’on avait une belle équipe mais personne n’aurait pu prédire qu’on jouerait le titre. L’été dernier, on a perdu Osimhen qui marchait sur l’eau. Derrière, personne ne savait ce qu’allait donner le duo David-Yilmaz. Mais on avait malgré tout des certitudes quant à la stabilité, au travail et à la profondeur de banc de ce groupe qui était bâti pour l’Europe. »
 

« Cette équipe gagne, elle joue super bien, elle donne du bonheur aux gens à un moment où on n’a pas d’autre choix que de rester à la maison »

 
D’un tempérament positif, celui qui dirige trois établissements dans la région (voir par ailleurs) préfère retenir la magie d’une saison réussie à la frustration d’une performance savourée à distance à cause du virus. « Il est clair que cette grande saison aurait été encore plus belle si on avait pu la vivre au stade, mais d’un autre côté, je pense que le LOSC arrive à nous faire rêver, à nous faire gueuler devant notre télé. Et ça, c’est quand même quelque chose de magnifique qui marquera durablement la mémoire des supporters. Parce que cette équipe gagne, elle joue super bien, elle donne du bonheur aux gens à un moment où on n’a pas d’autre choix que de rester à la maison. Je suis persuadé que ça aura un immense impact sur le public. Je prends l’exemple de mon petit garçon. Il joue au hand et depuis cette année, il veut reprendre le foot pour être gardien, parce que le LOSC le fait rêver. »
 
L’amour du LOSC depuis l’enfance, c’est également la trajectoire de celui qui est originaire de Boeschepe, dans les Flandres. « Mon sport à moi, c’est le rugby, mais quand j’étais petit, mon oncle m’a fait découvrir le LOSC. Un bus partait de Bailleul pour aller voir les matchs à Grimonprez-Jooris. J’y suis allé avec mes cousins quand j’avais 8 ou 9 ans. C’était un LOSC-OM et Pascal Olmeta nous avait montré ses fesses. J’ai trouvé ça "cool" (il se marre). Petit à petit, je me suis mis à suivre le LOSC, je regardais les résumés des matchs quand je rentrais de service, vers minuit. » Un amour du LOSC mêlé à un amour d’un territoire, lui qui a depuis toujours pris le parti de cuisiner essentiellement des plats régionaux, à travers des produits (de qualité) issus du terroir nordiste. « On peut effectivement faire un pont entre le foot et la cuisine. Tout est lié. Je ne me vois par exemple ne pas supporter un club qui serait loin de chez moi. Je suis un amoureux du LOSC, il fait partie de mon histoire. »

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Un concours de pronostics dans son resto

 
Ce pont, Florent Ladeyn le matérialise en ce moment par de petites initiatives en faveur d’un LOSC porte-étendard d’une ville unie. « Il y a quelques semaines, nous voulions faire un clin d’œil au LOSC et à nos joueurs turcs à la carte du Bierbuik (l’un de ses restaurants) où nous proposons actuellement de la vente à emporter. On a donc imaginé des flamiches kebab, ou un donut blanc et rouge, en référence au drapeau turc. Nous avons aussi fait gagner un maillot dédicacé de Greg Wimbée ou récemment mis en place, pour toute commande supérieure à 59€ (comme le département), la possibilité pour les clients de pronostiquer sur LOSC-ASSE. Tous ceux qui trouveront le bon score remporteront un an de bières offertes au Bierbuik. »

Une multitude de petites initiatives qui permettent aux Lillois de vivre intensément le sprint final d’un LOSC porté en fierté régionale. Florent Ladyen de conclure : « Mon père, qui n’est pas foot du tout, m’a récemment dit : "C’est vachement bien ce qu’il se passe avec le LOSC, ça donne du bonheur aux gens." Je pense comme lui. » Et nous aussi…

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