Le foot féminin évolue, nos joueuses témoignent

En ce lundi 24 janvier, c’est la journée internationale du sport féminin. Des joueuses lilloises, la coach, Rachel Saidi et un membre du staff, Stéphane Desormeaux, donnent ainsi leur avis sur l’évolution du football féminin, une discipline de plus en plus en lumière depuis quelques années.

Les sections féminines se développent

 

Gwennaelle Devleesschauwer (capitaine du LOSC) : « Les mentalités ont bien évidemment évolué sur le foot féminin. Il n’y a qu’à voir le nombre de licenciées, le nombre de clubs masculins qui ont créé leur section féminine, le développement des sections sportives et les pôles espoirs qui se sont créer ces dernières années. De plus en plus de personnes s’intéressent au football féminin et viennent voir les matchs, c’est donc bénéfique pour les générations futures. »

Carla Polito (défenseure / milieu de terrain du LOSC) : « Le regard porté sur le football féminin est en train de changer et beaucoup de jeunes filles se mettent à jouer dans les clubs, où de plus en plus de sections féminines se créent. La fédération met aussi beaucoup de choses en place concernant le développement de cette pratique. C’est très prometteur. ».

FEM04.jpg
 

De meilleures conditions pour les joueuses

 

Chloé Pierel (attaquante au LOSC) : « J’ai commencé le foot lorsque j’avais 11 ans et beaucoup de choses ont changé depuis toutes ces années. Lorsque j’ai fait mes premières minutes en D2, nous pouvions faire 6 heures de route le jour même pour aller jouer le match, parce que tous les clubs ne prévoyaient pas un budget pour d’éventuelles chambres d’hôtel lors des longs déplacements. Aussi, tous les clubs n’avaient pas les moyens de permettre aux licenciées de s’entraîner dans une tenue commune alors qu’aujourd’hui, c’est beaucoup mieux. ».

Elisa Launay (gardienne de but du LOSC) : « Lorsque je suis arrivée au club en 2017, je trouvais qu’il était déjà bien avancé en termes de structures, de suivis médical, d’équipements et de conditions salariales. Alors que nous sommes redescendues en D2 il y a 3 ans, les conditions sont restées excellentes. Cela prouve que ça évolue. Nous avons un kiné qui s’occupe de nous quotidiennement et des médecins disponibles qui peuvent nous recevoir quand on en a besoin et effectuer des examens très rapidement. »

FEM 03.jpg

Rachel Saidi (coach de la D2) : « L’amélioration des conditions de travail nous permet d’apporter plus de cohérence dans les contenus proposés aux joueuses avec la mise en place de créneaux dédiés à la prévention avant les séances (programme individualisé en fonction des antécédents de la joueuse) et d’un suivi médical journalier (gain de temps sur le retour des joueuses blessées). L’évolution des statuts et des salaires nous permet aussi d’être plus exigent au quotidien avec les joueuses puisque pour certaines, ce sont leur travail. Elles peuvent donc s’investir à 200% dans le projet. Elles sont plus rigoureuses sur la préparation invisible (sommeil, alimentation, hydratation, …), ce qui engendre moins de blessure, moins de fatigue et des joueuses plus performantes. »

Stephane Desormeaux (kinésithérapeute de la section féminine) : « L’évolution en termes d’augmentation du nombre de licenciées permet d’accroître les moyens autour du sport féminin et donc d’améliorer les performances. Les rapports statistiques sur les distances parcourues entre les coupes du monde 2015 et 2019 montrent une nette amélioration. »

FEM 02.jpg


Une exposition médiatique en croissance

 

Agathe Ollivier (défenseure du LOSC) : « On peut remarquer ces dernières années que le football féminin est de plus en plus représenté dans les médias. Aujourd’hui, l’intégralité des matchs de Division 1 sont retransmis sur Canal + alors qu’il y a quelques années de ça, seules les grosses affiches étaient diffusées. Lors de la Coupe du monde féminine organisée en France en 2019, les joueuses ont eu des dispositions semblables avec celles des hommes, notamment par la mise à disposition de la même couverture médiatique avec la diffusion intégrale des matchs de l’équipe de France sur la chaîne gratuite de TF1. Grâce à ce mondial, les footballeuses sont totalement sorties de l’anonymat. »

Salomé Elisor (milieu de terrain du LOSC) : « La médiatisation du football féminin a évolué de manière assez conséquente. Quand on se rappelle quelques années en arrière, très peu de clubs communiquaient sur les réseaux sociaux. Il est aussi plus facile de communiquer avec les supporters qui sont de plus en plus présents également. Il faut continuer davantage pour que la différence entre les hommes et les femmes devienne encore moindre, mais il faut quand même insister sur le fait que tous les jours un peu plus, la femme arrive à trouver sa place dans ce sport. Le football prend énormément d’ampleur et notamment grâce à sa médiatisation quotidienne. 100 000 personnes sont attendues lors de la rencontre Barcelone-Real Madrid en Espagne dans quelques semaines, c’est énorme. »