Marvin Martin, un Dogue qui a faim

PAR MAXIME POUSSET 

Neuf mois sans tâter le cuir ? Le cauchemar de n’importe quel manieur de ballon rond. Le plaisir du foot, l’amour du jeu, l’adrénaline du rectangle vert, Marvin Martin en a été trop longtemps sevré. Désormais libéré, délivré de ses blessures, le numéro 10 lillois y regoûte non sans appétit depuis quelques semaines. Avant de recevoir Lorient, celui qui a disputé son 200e match de L1 à Caen nous fait part de son envie débordante.

Bonjour Marvin. Notre première question coule de source : comment vas-tu ?
Pas mal, merci (il sourit). Physiquement comme dans la tête, je me sens bien. Mes pépins physiques sont maintenant derrière moi, je ne pense plus qu’au présent, à l’avenir. J’ai envie de jouer, d’être sur le terrain, d’apporter un plus à mon équipe, tout simplement. Quand vous passez neuf mois sans compétition, à regarder les matchs depuis la tribune, vous n’avez qu’une seule envie, celle de retrouver ce plaisir du jeu, d’être sur la pelouse avec vos partenaires. Aujourd’hui, j’ai faim de foot. 

Sur le terrain, on te sent plus épanoui. Partages-tu cette analyse ?
C’est une histoire de confiance tout ça. J’ai pris du recul ces derniers mois et j’ai beaucoup appris. J’ai vraiment à coeur de me lâcher. Et puis comme physiquement je me sens bien, je n’ai pas à calculer en fonction de mes douleurs. Je ne me pose plus de questions. À l’image de l’équipe, j’essaye de me battre constamment. On l’a vu à la vidéo, nous possédons cette qualité collective précieuse qui consiste à harceler le porteur adverse dès qu’on perd le ballon. 

"Aujourd'hui, j'ai vraiment à coeur de me lâcher !"

Qu’as-tu ressenti au moment où Yassine Benzia a marqué cette magnifi que demi-volée sur ta passe décisive,  contre Saint-Étienne (1-0) ?
Une très grosse joie. Ça s’est vu je crois. Toute l’équipe était soulagée. À titre personnel, ça fait un bien fou ! On en revient encore à cette question de confiance. Faire marquer les autres a toujours représenté ma qualité première. De pouvoir revivre cette émotion-là a donc été extrêmement libérateur, même si sur le coup, c’est quand même Yassine qui fait la majeure partie du boulot avec ce magnifique but. Après, il ne faut pas s’enflammer, ce n’est que ma première passe décisive. Je fais tout pour que d’autres suivent. 

On t’a aussi senti touché par l’ovation du public à ta sortie, lors de ce même LOSC-ASSE…
(sourire) Oui, c’est vrai. Très franchement, je n’ai pas à me plaindre de ce côté-là. Les supporters ont souvent été sympas avec moi. Alors bien sûr, parfois ils n’étaient pas contents et c’est normal. J’ai suscité pas mal d’attentes à mon arrivée. Quand je n’étais pas bon, les sifflets étaient logiques. Raison de plus pour savourer ces applaudissements contre Saint-Étienne. C’est vraiment bon pour le moral.

T’es-tu fixé des objectifs cette saison ?
(il réfléchit) Non, pas vraiment. Vous savez, quand on a connu une convalescence aussi longue que la mienne, on n’a qu’un seul but au départ, c’est de ne pas se reblesser. Aujourd’hui, je n’y pense plus. Mes seules ambitions sont de jouer, d’être au mieux physiquement pour apporter, pour distribuer des passes décisives. 

As-tu discuté avec Frederic Antonetti à propos de ton rôle dans l’équipe ?
Oui on a parlé, comme tous les joueurs, d’ailleurs. Et ça s’est très bien passé. Il m’a dit qu’il avait confiance, qu’il croyait en moi. C’est positif car je me sens de mieux en mieux. Je reviens bien à l’entraînement et essaye de reproduire tout ça en match. Mais je refuse de me mettre une pression. J’ai d’ailleurs remarqué que par le passé, quand je me prenais trop la tête, il se produisait l’inverse de ce que je recherchais. Je me concentre donc uniquement sur ce que j’ai à faire avec l’équipe, à m’appliquer, à rester concentré.

Merci à Marvin Martin pour sa disponibilité.