Mercredi 27 novembre, 14 heures. La date est ancrée dans la tête des U19 du LOSC et de leur entraîneur, Mickaël Delestrez, qui affronteront l’Ajax pour la cinquième journée de l’UEFA Youth League. Leaders avec 9 points sur 12 possibles, les Lillois défieront leur dauphin (7 points) pendant que Chelsea, troisième (5 points) se déplacera à Valence pour conserver un espoir de qualification face au dernier de la poule (1 point).  « Les joueurs pensent au match contre l’Ajax car ce serait fabuleux pour le club de passer ce premier tour. Ce sont des matchs particuliers, il ne faut pas faire l’erreur de les jouer à l’avance », assure l’entraîneur lillois.
 

Car si les Dogues aborderont cette rencontre comme les précédentes, le scénario reste différent pour les joueurs de l’Ajax qui, s’ils veulent garder leur destin entre leurs mains, doivent impérativement l’emporter au Domaine de Luchin. « C’est une première finale. Si on remporte ce match, nous serons qualifiés et premiers du groupe. On doit jouer ce match comme si c’était le dernier et tout faire pour l’emporter », analyse Mickaël Delestrez. « On doit aborder ce match comme les autres et y mettre les valeurs du club. Nous devons être prêts à défendre chaque centimètre de terrain en étant efficaces sur nos points forts, comme depuis le début de la compétition ». En tout cas, aucun calcul n’est permis. Que ce soit pour les Dogues, l’Ajax ou Chelsea, tous doivent l’emporter pour espérer se qualifier. Seulement, côté lillois, le destin ne dépendra que des deux performances de nos U19 sur les deux prochains matchs.

Motivés, Mickaël Delestrez et son staff souhaitent communiquer cette hargne aux joueurs. « Je ne veux pas leur dire que ce qu’ils ont fait est suffisant », estime le technicien lillois. « Je veux qu’ils donnent tout jusqu’à la fin. Nous avons 9 points, on ne doit pas se reposer dessus. Nous avons désormais un championnat à deux matchs, contre l’Ajax et Chelsea. On doit prendre autant de points qu’eux pour se qualifier ». Seulement, en face se dresse une équipe qui avait infligé la première (et seule) défaite aux Dogues dans cette compétition.
 

Le 17 septembre dernier, pour le premier match de l’histoire du LOSC en Youth League, les U19 débarquent à Amsterdam pour y défier l’Ajax sur sa pelouse. « Nous pensions avoir bien préparé ce match. Nous pensions l’aborder de la meilleure des manières… et nous avons été sanctionnés », se remémore Mickaël Delestrez. Battus 4-0, les Lillois rentrent alors en France avec une première expérience douloureuse. « Ce premier match nous a fait mal, mais nous nous sommes vite rendus compte qu’on devait aborder ce genre de matchs différemment qu’en championnat. Les joueurs se sont appropriés l’intensité de la Youth League », enchaîne le technicien lillois. Alors à quelques jours de retrouver les Hollandais, les Dogues sont revanchards. Si leur entraîneur voit en l’Ajax une équipe qui garde le ballon avec des joueurs rapides et techniques, il ne cache pas la motivation des siens. « Ce match est particulier. Perdre contre eux n’était pas une honte, mais l’avoir perdu de cette manière… personne n’a apprécié. Il y aura un esprit revanchard, mais on ne construit pas de succès sur un esprit de revanche. On doit rester sur ce qui nous a permis d’enchaîner les bons résultats ».

 
Face au LOSC, l’Ajax va récupérer plusieurs joueurs partis en sélection avec les Pays-Bas pour la Coupe du Monde U17. Éliminée en demi-finale par le Mexique, l’équipe néerlandaise avait alors titularisé 7 joueurs de l’Ajax, dont 6 étaient d'ailleurs présents contre le LOSC (3 des 6 avaient même marqué lors de ce match). « L’Ajax est la meilleure équipe du groupe, mais je préfère être dans notre position que dans la leur. Ils ont une grosse qualité technique et savent subtiliser le ballon en mettant un gros pressing pour nous asphyxier. On devra supporter cette pression et leur faire mal quand on aura le ballon. Mais il faudra surtout bien défendre », analyse Mickaël Delestrez. Car en face, l’Ajax est tout simplement la meilleure attaque du groupe avec 10 buts marqués en 4 matchs. Des statistiques positives cumulées à une expérience certaine de la compétition puisque le club néerlandais a participé à toutes les éditions de la Youth League depuis sa création, en 2013. Mieux, à deux reprises (2015-2016 et 2016-2017), l’Ajax a atteint les quarts de finale. « Ils ont plus de qualités et d’expérience. Concentrons-nous sur nos points forts. Après leur victoire à l’aller, je ne pense pas qu’ils pensaient venir chez nous jouer le leader de la poule à deux journées de la fin. Mais on ne leur donnera pas le match. S’ils veulent nous battre, ils devront être bons car on va lutter avec nos armes et tout donner », promet l’entraîneur lillois.
 

Avec 9 points à deux journées de la fin, les Dogues ont donc leur destin entre leurs mains. Si bien qu’en faisant un meilleur résultat que Chelsea ou en battant l’Ajax, le LOSC serait qualifié. Même en cas de défaite contre l’Ajax, une qualification resterait envisageable. « Au début du match, ceux qui seront avantagés et qui possèderont un joker, c’est nous », explique Mickaël Delestrez. « On va jouer les deux plus grosses équipes du groupe avec la possibilité de se qualifier. Dans un coin de ma tête, j’espère aller à Londres en étant serein, car si on doit aller jouer notre qualification à Chelsea… Ça ne sera pas simple ! Mais ce sont des questions agréables à se poser. C’est pour ce type de matchs qu’on fait ce métier, les joueurs comme nous, le staff, car si nous n’avions qu’un point comme Valence, la Youth League n’aurait plus la même saveur ». Mais avant de penser à Chelsea, le technicien lillois est concentré sur l’Ajax. Un match à domicile où les Dogues font carton plein depuis le début de la compétition (2 victoires en 2 matchs). « Ce climat est propice au haut-niveau et à l’exploit, alors j’espère qu’on répondra présent », sourit-il.

 
Pour leur première participation, les Lillois ne se montrent pas timides, bien au contraire. Motivés et ambitieux, les U19 du LOSC ont l’occasion de continuer à écrire leur histoire. Cependant, Mickaël Delestrez se montre catégorique quant à cette participation historique. « On joue la Youth League grâce aux professionnels. On ne l’a pas méritée car nous n’avons pas remporté le championnat de France. C’est un cadeau qu’ils nous ont fait et on espère, pour nous comme pour eux, qu’ils puissent nous l’offrir souvent ! La moindre des choses, c’était de représenter le club au mieux. J’espère que tout le monde sera fier de nous ». La qualification, tous y pensent. Performants contre Chelsea et Valence, les jeunes Dogues continuent de défendre les couleurs du club, tout en progressant lors de matchs à enjeux que seule la Youth League procure. « Cette compétition est un accélérateur de formation, elle doit aider les joueurs à rentrer dans l’équipe professionnelle, à jouer le plus haut possible. On avance mieux et plus vite en jouant ce type de matchs. On forme des compétiteurs », explique Mickaël Delestrez. De son côté, Christophe Galtier a évoqué la formation lilloise en conférence de presse avant la rencontre opposant le LOSC au Paris Saint-Germain en Ligue 1. « Il n'est pas exclu que certains jeunes intègrent des feuilles de match chez les professionnel cette saison, mais il est encore tôt. Je regarde leurs matchs de Youth League. Je note une grande évolution depuis le premier match. L'équipe ressemble maintenant à ce qu'on peut faire nous, avec un bloc équipe très compact et une capcité à vite se projeter vers l'avant. [...] Quelques joueurs s'entrainent avec nous pendant les trêves. On leur fait goûter l'exigence des professionnels ».
 

L’histoire, leur histoire, les U19 du LOSC se l’approprient. Tout aurait pu être différent, mais tout est allé si vite... « Si on m’avait dit, après le premier match, qu’on aurait 9 points et qu’on serait en tête du groupe à deux journées de la fin… Je n’y aurais pas cru. On ne pensait pas être dans cette position, mais quand on fait la Youth League, on joue pour gagner chaque match. On a eu de la réussite contre Chelsea car sans cette victoire, notre histoire dans cette compétition aurait été différente. On a résisté à la tempête pour gagner, et ça nous a mis sur une dynamique différente », analyse Mickaël Delestrez. Alors à l’aube d’une rencontre capitale pour la qualification en huitièmes de finale (ou en barrages en cas de deuxième place), l’entraîneur lillois se met à rêver. « Dans cette compétition, il y a souvent des équipes surprises. Peut-être que cette année, ça sera le LOSC, car personne n’attendait qu’on en soit là à deux journées de la fin avec un groupe aussi relevé ». Le LOSC, équipe surprise ? Premiers éléments de réponse dès mercredi, contre l’Ajax Amsterdam, au Domaine de Luchin.