L'interview

Yusuf Yazici : "Je suis très heureux à Lille"

De retour au LOSC cette saison, Yusuf Yazıcı figure désormais parmi les joueurs les plus expérimentés de l’effectif lillois, lui qui est Dogue depuis 2019. De sa 100ème avec le LOSC au record du plus grand nombre de buts pour un Lillois en Coupe d’Europe en ligne de mire, il a confié son plaisir d’évoluer sous ce maillot. Entretien.

Le mois dernier, tu as disputé ton 100ème match toutes compétitions confondues avec le LOSC. Qu'est-ce que cela signifie pour toi ?
C’était quelque chose de spécial. Juste avant le match, tous les moments heureux que j’ai vécus ici ont défilés dans ma tête. Et je me suis rendu compte que ces 100 matchs sont tous différents pour moi. J’ai vécu ici des succès très importants. Quand j’y repenserai à l’avenir, je me souviendrai de tout ça avec beaucoup de fierté.

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Tu es au LOSC depuis 5 ans déjà. Tu es donc désormais l’un des joueurs les plus anciens de l’effectif. Comment l’appréhendes-tu ?
Je suis encore jeune (26 ans), mais en même temps, je suis l'un des joueurs les plus expérimentés de l'équipe, c’est étrange (sourire). J'ai eu (et j’ai toujours) la chance d’évoluer avec de nombreux joueurs de qualité ici. J'ai beaucoup appris d'eux. Nous avons noué de bonnes amitiés. J'aime la ville, l'équipe, les gens. Je suis très heureux à Lille.

Es-tu aujourd’hui un joueur différent de celui que tu étais il y a 5 ans ?
Bien sûr. On apprend tous au fil du temps. Chaque jour, j’apprends quelque chose de nouveau, je me développe. Parfois, on commet des erreurs, puis on apprend de ces erreurs et on avance. J’ai pris beaucoup d’expérience depuis que je suis au LOSC. J’ai connu plusieurs entraîneurs, plusieurs façons de jouer, plusieurs systèmes tactiques et plans de jeux différents. Tout cela m’a apporté de la diversité sur le terrain. Je me sens plus mature. Je suis aussi plus conscient de ce que je peux faire sur le terrain. Par rapport à il y a 5 ans, je pense mieux analyser le football.

"Je suis très heureux ici. J'aime beaucoup Lille, la France. Parfois, il fait juste un peu froid, mais j'y suis habitué depuis mon enfance"

À la fin de cette saison, tu auras certainement joué plus de matchs avec le LOSC qu'avec Trabzonspor, qui est pourtant ton club formateur. C'est une véritable preuve de ta longévité ici.
Oui, à la fin de cette saison 2023-2024, le LOSC sera le club pour lequel j’aurais le plus joué dans toute ma carrière. Personne ne sait ce que la vie nous réserve et nous apportera, mais une chose est sûre : ce club restera toujours spécial dans mon cœur.

Tu as récemment marqué ton 8ème but avec le LOSC en Coupe d'Europe. Tu n’es ainsi plus qu’à une longueur d'égaler Matt Moussilou, le meilleur buteur européen de l'Histoire du Club. Est-ce pour toi un objectif ?
J'essaie toujours de faire de mon mieux, à chaque minute passée sur le terrain. Cela me fait plaisir d’être dans l’Histoire d’un tel club. Bien sûr, battre des records me rend heureux et je suis un compétiteur, mais le plus important reste le succès de l’équipe. Je considère que chaque match est tout aussi important. Je ne fais pas de distinction entre ceux en championnat et ceux en coupes d’Europe. Pour moi, le premier objectif est de gagner. Bien sûr, réussir les coupes d'Europe est aussi important pour nous. Ce sont des compétitions très différentes, contre des équipes étrangères avec d’autres caractéristiques, d’autres approches tactiques. C’est ainsi que nous nous améliorons : en jouant contre différents styles de football.

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Sur le terrain, on t’a vu à plusieurs postes, que ce soit sur les côtés ou dans l’axe, mais aussi au milieu ou dans une position plus offensive. Est-ce important pour toi d’être polyvalent ?
Je pense que jouer à différents postes est avantageux pour mon équipe. Personnellement, je suis certain que connaître les caractéristiques des différents postes rend mon jeu plus diversifié. Pour l’équipe, cela nous offre une facilité de mouvement dans différents matchs, différentes approches tactiques et parfois des changements de stratégie au cours d’un match.

Parlons un peu de toi en tant qu'homme. Comment te sens-tu à Lille ?
Je suis très heureux ici. J'aime beaucoup Lille, la France. Parfois, il fait juste un peu froid, mais j'y suis habitué depuis mon enfance. Vous savez, Trabzon, la ville ou j’ai grandi, est également un endroit ou le climat peut être rigoureux. En dehors de mes entraînements et de mes matchs, j'aime voyager et découvrir de nouveaux endroits. La France est un pays très riche dans ce domaine. Sa nature, son histoire et sa culture sont très riches. J'aime aussi la gastronomie. J’ai eu un coup de cœur pour la cuisine française. Parfois, quand j'ai un jour de congé, je monte dans la voiture et je vais visiter un pays à côté. Comme je l'ai dit, je suis extrêmement heureux d'être ici.

Dès ton arrivée en 2019, nous t’avons vu célébrer tes buts par ton fameux « Y » avec les bras. Cinq ans plus tard, le public lillois assiste encore à cette célébration, mais avec d’autres joueurs à tes côtés désormais…
Oui (il sourit). Cette célébration a une belle histoire. C'est pourquoi elle est si appréciée et populaire. Tout au long de ma vie, j'ai connu mes joies, mes succès, mais aussi mes difficultés en tant que Yusuf Yazıcı. Le double Y est donc un peu le mot de passe de ma vie. Un jour, avec mes coéquipiers, on « travaillait » sur une célébration de but et cette idée nous est venue à l’esprit. Faire la forme du « Y » avec mon corps. Au début, je l'ai fait tout seul, puis j'ai réalisé que tous mes coéquipiers étaient impliqués. Par la suite, c’est devenu une tradition. Les supporters aussi se sont impliqués dedans. J’ai d’ailleurs commencé à recevoir des vidéos d’eux, à différents endroits du monde, qui faisaient le même geste que moi. Tout s’est donc développé assez naturellement.

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