En route vers la 400e ? (1/2)

PAR FRÉDÉRIC COUDRAIS

Le 10 janvier 2004, un petit nouveau débarquait sur la planète Ligue 1 sous la tunique bordelaise pour un premier match parmi l’élite à Montpellier (victoire 1-2). Douze ans plus tard, Rio Mavuba (31 ans) est toujours là, au gré d’une riche carrière avec Bordeaux, Villarreal, le LOSC et les Bleus. Et depuis 2008, la capitaine du navire lillois défend fièrement le maillot des Dogues. Hasard ou coïncidence, c’est à Montpellier qu’il devrait atteindre ce samedi la barre des 400 rencontres parmi l’élite (127 avec Bordeaux, 272 au LOSC). Forcément, ce cap est l’occasion d’ouvrir la boîte à souvenirs… Première partie.

N°1 : un baptême du feu en Ligue 1 à la Mosson

MHSC-FCGB 1-2 (Chamakh, Mavuba, le 10/01/04, J20)

« Une semaine auparavant, j’ai joué en Coupe de France. Et là, le matin du match, j’apprends que je débute. Je ne me rends pas vraiment compte, d’autant que je suis entouré de mes potes de formation, Chamakh et Francia. Du coup, je n’avais pas le sentiment d’arriver chez les pros. Je suis rentré sur le terrain en essayant d’être à la hauteur dans ma performance, tout simplement. J’ai eu la chance de marquer mon premier but en Ligue 1 et tout le monde a cru que j’allais devenir LE milieu de terrain avec une grosse frappe, mais non (il se marre). J’en garde un souvenir particulier et ce n’est pas donné à tout le monde de gagner son premier match à ce niveau. Marouane (Chamakh) trouve lui aussi le chemin des filets, c’est un signe fort de la réussite de la formation bordelaise. Quand je revois les images, ça fait toujours bizarre, d’autant que j’avais une belle coupe de cheveux (rires). C’est gravé à jamais. »

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N°100 : un joli clin d’œil du destin

FCGB-OGCN 3-2 (Darcheville x2, Wendel, le 09/09/06, J05)

J’ai eu la chance de jouer mon 100e match de Ligue 1 à Chaban-Delmas qui est un lieu mythique pour moi, car tout jeune, j’allais au stade, je me souviens notamment de l’épopée en 1996 avec Zizou. Il m’est même arrivé comme joueur, sur un temps mort, de fredonner les chants de supporters en étant sur le terrain. Et ce jour-là, en face, il y avait un certain Flo Balmont qui est celui avec qui j’ai le plus souvent évolué dans ma carrière au milieu de terrain. Je pense qu’à cette époque, il voulait me casser la cheville (il rit). Aujourd’hui, nous sommes amis, nos familles s’entendent bien. Je suis admiratif de la carrière qu’il mène à 36 ans, respect. Notre coach actuel était lui sur le banc niçois. C’est un beau clin d’œil. J’ai vécu de supers moments à Bordeaux, comme mon premier match de coupe d’Europe, ma première sélection chez les Bleus ou mon premier trophée (Coupe de la Ligue en 2007). »

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N°128 : le début d’une belle histoire chez les Dogues

LOSC-Le Mans 3-1 (Mirallas, Obraniak, Cabaye, le 23/01/08, J22)

« Je garde un très bon souvenir de ce premier match chez les Dogues. Je me souviens que le LOSC n’était pas très bien au classement au mois de décembre. Pour l’anecdote, il faut savoir que j’ai refusé de jouer avec Villarreal au Camp Nou, contre le Barça, car le coach m’avait demandé de rester pour disputer ce match de coupe d’Espagne. J’avais alors répondu que je préférais partir afin de pouvoir débuter mon aventure lilloise au plus tôt (contre Le Mans de Rudi Garcia où évoluait aussi un certain Marko Basa). Claude Puel m’avait dit que malgré mon jeune âge, je devais apporter mon vécu à cette équipe. C’est ce que j’avais essayé de faire au mieux, en restant moi-même. »

N°136 : un premier but lillois synonyme de maintien

RC Strasbourg-LOSC 0-1 (Mavuba, le 22/03/08, J30)

« Ce jour-là, je me rappelle que grâce à cette victoire, on avait assuré le maintien, en atteignant la barre des 42 points. Après la première partie de saison compliquée vécue par le LOSC, cela constituait déjà une belle satisfaction. Je revois bien les images, Souleymane Youla dribble, Ludo Obraniak contrôle et moi, je lui pique un peu le ballon par un intérieur du pied. Comme je marque tous les ans ma dizaine de buts (rires), celui-là est forcément important puisqu’il s’agit de mon premier avec le LOSC. Derrière, on a lutté pour l’Europe jusqu’à l’ultime journée de championnat. Même si on a échoué sur le fil à Lorient (1-1), en terminant septième, j’avais déjà pu mesurer la qualité de ce groupe. »

 

N°145 : brassard un jour, brassard pour toujours !

ASNL-LOSC 0-0 (le 09/08/08, J01)

« Rudi Garcia vient d’arriver au LOSC et moi je m’engage définitivement avec le club. Ça s’est décidé durant le stage de préparation au Touquet. Pendant les matchs amicaux, le coach avait confié le brassard à plusieurs joueurs. Un soir, à table, il a désigné le capitaine. À la fin du repas, il a soulevé le paperboard et j’ai vu mon nom. J’ai alors ressenti beaucoup de fierté, j’étais aussi gêné vis-à-vis de Gregory Tafforeau qui occupait ce rôle jusqu’alors. J’ai tout de suite discuté avec lui pour lui dire que j’étais désolé. Je suis fier d’être aujourd’hui encore le capitaine du LOSC. Ce sont des responsabilités qui me plaisent. Au terme de cette saison-là, on termine européen en battant Nancy (3-2). On sentait le potentiel de ce groupe, les fondations étaient posées. Le fait de jouer l’Europe a permis que l’effectif grandisse assez rapidement. »

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La suite est à retrouver demain sur LOSC.fr.