L'interview

Benjamin André : "La force de caractère ? Une valeur du LOSC" 

Cinquième de Ligue 1 avec sept points et qualifié pour la phase de groupes de l’UEFA Europa Conférence League. Quel bilan doit-on tirer du début de saison lillois ? Nous avons posé la question à Benjamin André, à l’aube de plonger dans une série de 6 matchs en 3 semaines. Interview. 

Une trêve salvatrice 

« La trêve internationale nous a fait beaucoup de bien. Nous avions besoin d’une coupure après un début de saison assez dense avec l’enchaînement des matchs, la Ligue 1, la coupe d’Europe. On a pu travailler certains points précis à l’entraînement. Et puis mentalement, ça fait du bien de couper un peu, de se vider la tête. » 

 

Début de saison réussi ? 

« Sur le plan comptable, je pense qu’on peut être satisfait d’avoir 7 points en 4 journées, même si évidemment on peut toujours faire mieux. Il ne fallait pas rater notre début de saison, surtout avec ces deux matchs de Barrage pas faciles à négocier. On sait que jouer une coupe d’Europe aussi tôt dans la saison n’est jamais simple. L’essentiel était de passer. On a fait le job, on est qualifié pour la Conference League et en Ligue 1, nous sommes dans les temps. Ce mois d’août est donc positif. » 

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Victoires = confiance = qualité de jeu 

« Tout le monde sait que les victoires génèrent de la confiance et que la confiance amène ensuite une meilleure qualité de jeu. On n’oublie pas qu’il y a eu beaucoup de changements dans l’équipe. Il faut donc encore s’adapter. Ce qui change aussi par rapport à la saison dernière, c’est que nos adversaires savent comment on joue, ils nous étudient davantage. On doit donc travailler deux fois plus pour trouver de nouvelles solutions, pour parvenir à contourner des blocs souvent bas, ce qui représente l’une des choses les plus difficiles à faire dans le football. » 

 

Une force de caractère inchangée 

« À Nice (1-1) ou à Rijeka (1-1 ap), nous avons su revenir au score après avoir été menés. Cette force de caractère, c’est une caractéristique que nous avions déjà l’année dernière et qui perdure saison après saison au LOSC. Cela fait partie des valeurs du Club, mais aussi du profil des joueurs recrutés ici. C’est bien que les nouveaux se soient vite mis dans ce mood. » 

 

L’individualité compte moins que le collectif 

« Comment je me suis senti personnellement sur ce début de saison ? L’important ce n’est pas moi, c’est le collectif, c’est surtout que l’équipe progresse et gagne. Et s’il faut que je me « sacrifie » pour ça, que je sois moins beau, alors je le serais sans hésiter. C’est le lot des joueurs qui jouent à mon poste. Tant que l’équipe avance, ce n’est pas un souci pour moi. » 

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Capitaine. Un vrai changement ? 

« D’abord, j’aimerais dire que c’est une vraie fierté pour moi d’être le capitaine du LOSC. Sur le terrain, dans le vestiaire, je ne l’aborde pas différemment de la saison dernière lorsqu’il y avait José (Fonte). Cette saison encore, il y a plusieurs joueurs expérimentés qui prennent régulièrement la parole. Un collectif, c’est aussi ça. Que tout le monde s’exprime et puisse révéler sa part de leadership. Que je porte le brassard au bras ne change rien. » 

 

Rennes, calibre européen

« C’est un adversaire qui est passé dans une autre dimension, avec beaucoup de qualités, de grosses individualités notamment sur le plan offensif. Mais pour nous, ça ne change rien, il faudra l’aborder avec ambition, en jouant notre jeu de possession, en voulant attaquer, car c’est l’ADN de notre équipe. Un peu à l’image du match contre Montpellier (1-0), qui avait aussi réalisé un bon début de saison, notamment en termes de contre-attaques, il faudra être très attentif et les coller de près. » 

"Quand tu es bien à un endroit, il faut savoir l’apprécier et ne pas forcément chercher à changer pour changer. J’en avais discuté avec le coach avant de prolonger. Il faut savoir reconnaitre les bonnes choses aux bons endroits et aux bons moments. Ici je les ai."

Un petit bout de Bretagne dans le cœur 

« J’ai passé 5 ans à Rennes. Je garde énormément de choses de cette expérience. C’était la première fois que je partais vraiment de chez moi. J’y ai découvert une région fantastique qui me fait d’ailleurs beaucoup penser au Nord, avec des gens très gentils, accueillants, mais avec un fort caractère. Je m’y suis fait beaucoup d’amis, des personnes que j’ai encore quasiment tous les jours au téléphone. En tant qu’homme, c’est quelque chose qu’on n’oublie pas. » 

 

Le Nord, terre de générosité 

« Je suis vraiment bien ici. Bon, il ne faut pas trop parler du climat (sourire), quoi que ces derniers temps, on a eu chaud, c’est vrai, mais ce n’est pas la même chaleur que dans le sud. Non, plus sérieusement, ici les gens sont très sympas, généreux, mais il y a aussi ce caractère, cette envie de ne pas se laisser faire. Ça me correspond, ce sont mes valeurs. Ça n’a donc pas été difficile pour moi de me mettre dans cet état d’esprit depuis bientôt 5 ans. Quand tu es bien à un endroit, il faut savoir l’apprécier et ne pas forcément chercher à changer pour changer. J’en avais discuté avec le coach avant de prolonger. Il faut savoir reconnaitre les bonnes choses aux bons endroits et aux bons moments. Ici je les ai. » 

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Top départ pour 6 matchs en 3 semaines 

« Jouer tous les trois jours ne me pose pas de problème, au contraire, je préfère. Ce qui est le plus difficile, ce sont plutôt les avant et après matchs : les récupérations, les déplacements, les avions… C’est ça qui fatigue le plus, pas le match en lui-même. Mais le club fait le maximum pour qu’on soit dans les meilleures conditions pour être le plus performant possible. J’espère qu’on pourra compter sur tout le monde, afin qu’on ait toutes les forces en présence. » 

 

L’Europe ? Un vrai objectif 

« Disputer une compétition européenne, quelle qu’elle soit, est quelque chose de spécial pour n’importe quel joueur. Et honnêtement, quand on voit les clubs engagés dans cette Europa Conférence League, on constate que c’est une vraie belle coupe d’Europe. On a pour ambition de passer les poules, c’est un vrai objectif. Ce serait un plus pour le club, pour la région. Sur le terrain, on y trouve une atmosphère particulière qui n’a rien à voir avec la Ligue 1. On l’a vu contre Rijeka : il n’y a pas de petit club, il n’y a pas de match facile. L’intensité, l’ambiance, tout est différent. Je ne dirais pas d’un autre niveau, mais l’atmosphère tout entière n’est pas la même. Il faudra vite s’adapter, d’autant que beaucoup de nos joueurs vont découvrir l’Europe cette saison. »